Le parc des Beaumonts
Localisation : Montreuil (93) – il jouxte Fontenay-sous-Bois (94)
Superficie : 24 hectares
Entrées : avenue Jean Moulin, rue des Charmes, rue des Quatre Ruelles, rue Paul Doumer.
Accès :
Métro Mairie de Montreuil (ligne 9) : 10-15 mn à pieds
Bus 122, arrêt Collège Jean Moulin
Bus 127, arrêt Les Beaumonts ou Danton
Le parc des Beaumonts est situé en bordure sud du plateau de Romainville. Avec pour altitude maximale 109 m, il surplombe d’une quarantaine de mètres le centre-ville de Montreuil. Il est intégré à la zone Natura 2000 qui englobe les espaces verts du département de Seine-Saint-Denis. Depuis juillet 2018, sa gestion est entièrement assurée par Est Ensemble (un Etablissement Public Territorial) en vue, notamment, de la valorisation de la biodiversité. Grâce à son accessibilité (le métro), le site est suivi par des naturalistes souvent associé.es à, ou travaillant pour, le Muséum national d’Histoire naturelle. Un Conseil scientifique a été (re)constitué en lien avec Est Ensemble.
Ce parc offre des espaces diversifiés, convenant à une avifaune variée, alors qu’il est profondément inséré dans le tissu urbain. La partie nord du plateau est aménagée en parc urbain classique. La zone dite « naturelle », située dans sa partie sud, présente un paysage « champêtre » avec en son cœur un espace protégé qui, outre des ruches, accueille, du printemps à l’automne, un couple de bovins et une dizaine de boucs (races rustiques). Des boisements spontanés occupent les coteaux et la bordure du plateau. Les arbres les plus anciens se trouvent sur la pente sud (lieudit parc Mabille).
D’anciennes carrières ont été comblées par des déchets de toutes natures (mâchefer, remblais de construction, roches concassées, sable et cendres d’incinération d’ordures ménagères…). Laissée un temps à l’abandon, l’actuelle « zone naturelle » du plateau a été par deux fois réaménagée, avec notamment la création d’une petite zone humide.
Au printemps, quelques couples de fauvettes grisettes ou des jardins nichent régulièrement, ainsi qu’un couple de grive draine (au moins) et d’éperviers. Plus irrégulièrement, c’est aussi le cas de la fauvette effarvatte qui a bénéficié de la formation de la roselière. En revanche, une intervention, rendue nécessaire par l’emboisement de la friche centrale (robiniers…), a (temporairement ?) détruit l’habitat connexe du rossignol et de l’hypolaïs polyglotte… Le tarier pâtre a niché jusqu’en 2004 et le moineau friquet jusqu’en 1998. Le bruant zizi a disparu, ainsi que le pipit farlouse et l’alouette des champs présents il y a une vingtaine d’années.
La migration est régulièrement suivie. L’enregistrement des passages nocturnes a commencé début 2019. Très visible, le parc est un ilot de verdure dans l’océan urbain. De nombreux migrateurs y font halte, y compris les grands rapaces qui y passent occasionnellement la nuit. Parmi les espèces peu communes, mentionnons la huppe fasciée, le martin-pêcheur, le torcol fourmilier, le pic noir, le loriot d’Europe, la pie-grièche écorcheur, le phragmite des joncs. De véritables raretés sont parfois observées, comme l’hirondelle rousseline, le pipit à dos olive ou le pouillot brun.
En hiver, le parc sert de garde-manger à toute l’avifaune locale. Certaines années, des bandes de grives litornes ou mauvis, voire de pinsons du nord ou des grosbecs casse-noyaux, y séjournent. Il a aussi par le passé accueilli une bande de moineaux friquets (faisant le va-et-vient avec le bois de Vincennes), mais ce n’est plus le cas. Le pic mar le visite, mais il est d’observation difficile.
Le site est suivi régulièrement depuis 1993 sur le plan ornithologique (il existe des données plus anciennes). Près de 200 espèces ont été observées – voir le lien suivant :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article5414
Le parc est riche en amphibiens et lépidoptères. Intéressant pour ses mollusques, les chauves-souris et diverses familles d’insectes. En revanche, il est pauvre en reptiles et aussi en champignons, car il n’y a pas de hêtre, pas de chênes en dehors de quelques jeunes pousses, ni de tilleul, de charme, ou de pins.
Dans la « zone naturelle », le milieu est en évolution constante avec une tendance à la fermeture de la mare (roselière) ou des espaces « champêtres » (renouée du Japon, érable, robinier…) provoquant un appauvrissement de biodiversité. Sa gestion impose un suivi continu, toute décision favorisant certains taxons plutôt que d’autres. Le rôle du Conseil scientifique est ici décisif.
LES OISEAUX DU PARC DES BEAUMONTS
Pour un ornithologue résidant à Paris ou en proche banlieue, difficile d’imaginer un site local d’observation mieux placé – véritable petit îlot de verdure perché au-dessus d’un vaste paysage urbain. À ce jour, 183 espèces ont été observées dans le parc, ce qui représente un total remarquable pour un site de cette taille dans un tel environnement.
Du point de vue de l’ornithologue, le point fort du parc est son élévation, qui permet d’avoir une large visibilité du ciel et une vue panoramique sur Paris, avec dans le lointain la tour Montparnasse et la tour Eiffel. Les lisières immédiates du parc sont bordées par les toits des hauts immeubles de cette banlieue de Seine-Saint-Denis.
Contrairement au parc parisien standard avec ses horaires d’ouverture, ses gardiens, ses parterres de fleurs ordonnés et ses pelouses soignées où il est interdit de marcher, le parc des Beaumonts est un endroit sauvage, broussailleux et accidenté. En s’y baladant, on traverse des habitats divers : pelouses, parcelles boisées, clairières, champs de mauvaises herbes et de hautes graminées, prairie ouverte, buissons dispersés et petites mares bordées de roseaux.
La richesse avifaunistique des Beaumonts tient à la conjonction de ces ensembles qui offrent une combinaison, rare en milieu urbain, de lieux de nidification, d’alimentation, de repos et de refuge. Le cœur du dispositif est constitué par la friche, dont la disparition progressive par boisement provoquerait une banalisation générale du site, et par la zone humide, dont dépend un pan entier de la biodiversité locale.
L’histoire ornithologique du parc
Le parc des Beaumonts a été créé en 1980 mais le suivi ornithologique régulier n’a commencé qu’en 1993. Avant ce suivi contemporain, nous disposons de données valables, collectées sur le site depuis 1975 par l’ornithologue Michel Malaterre. Une bonne partie de ses observations remontent à une période où les carrières et le dépôt d’ordures n’avaient pas encore été comblés, et où le jardin-école, qui jouxte quasiment les Beaumonts, abritait encore un grand verger, remplacé depuis par d’autres plantations. Les données rassemblées par Malaterre montrent qu’au moins une espèce présente aux Beaumonts dans les années 1970 a disparu : la Chouette chevêche (Chevêche d’Athéna), du fait des modifications apportées au biotope et d’un déclin plus général. Certaines de ses observations concernent des espèces rarement observées sur le site, comme le Balbuzard pêcheur, la Huppe fasciée, le Hibou moyen-duc, le Loriot d’Europe, le Sizerin cabaret et le Bruant ortolan. Certaines espèces « campagnardes » qui nichaient au parc à cette époque sont, hélas, devenues des migratrices de passage, comme le Pipit farlouse, l’Alouette des champs ou le Tarier pâtre (Traquet pâtre).
Dans les années 1980, le jardin-école tout proche du parc possédait un verger où se trouvait encore la Chouette chevêche. Ce verger a disparu, ainsi que la petite chouette. Même s’il était reconstitué, il serait très étonnant que la Chevêche s’installe à nouveau en plein Montreuil. Cette espèce est considérée « disparue », tout comme le Moineau friquet (en déclin prononcé dans la région) et le Tarier pâtre, qui ont niché sur place à la fin des années 1980. Ce dernier est toutefois migrateur et pourrait revenir nicher, au moins certaines années.
Depuis 1993
Au début des années 1990, la friche du parc des Beaumonts
comprenait des espaces de végétation rase où l’on trouvait encore des Alouettes
des champs et des Pipits farlouses durant la période de nidification. Ces deux
espèces « campagnardes » ont niché au parc jusqu’en 1997, leur
disparition en 1998 confirmant une tendance qui était déjà sensible depuis
quelques années. L’année 1998, marquée par ces disparitions, a été aussi le
début d’un nouvel épisode dans l’histoire du parc, avec la création d’une petite
zone humide ayant pour centre la « Mare Perchée ».
La nouvelle mare avec sa roselière a attiré de nouvelles espèces qui
se sont installées, telle la Gallinule poule-d‘eau et le Héron cendré, symboles
du succès du projet. La mare a aussi attiré l’attention de diverses espèces de
limicoles en migration, telles les Chevaliers culblanc, gambette et aboyeur,
qui interrompent parfois leurs migrations pour se reposer brièvement au bord de
l’eau.
Cependant, la friche centrale continuait à se réduire du fait du développement des arbres. En octobre 2014, un projet a été lancé, visant à rétablir une grande zone de prairie (semblable à celle qui existait originellement dans le parc dans les années 1990). Les espèces nicheuses disparues comme le Pipit farlouse ou le Traquet pâtre y reviendront-elles un jour ? L’avenir nous le dira…
Le suivi ornithologique
Nous devons beaucoup à Pierre Rousset qui a
joué un rôle clé dans la création du parc et observé sur le site régulièrement depuis
1993, rédigeant des rapports annuels jusqu'en 2006 ; ses rapports sont intéressants
dans le contexte des importantes transformations subies par le site durant cette
période, qu’elles aient été spontanées (pousse des arbres) ou planifiées
(formalisation de « l’espace naturel » et création de la zone
humide). En 1999, même s’il estimait que le suivi ornithologique régulier demeurait
un exercice « toujours beaucoup trop individuel », d’autres ornithologues étaient
présents sur le site, notamment Franz Barth, François Carrez, Monique Delay,
Pierre Delbove, Guy Jurez, Stéphane Malignat, Jean-François Magne, Florian
Meier et Noémie Morgenstern.
Laurent Spanneut, un autre ornithologue habitant à proximité, a également
suivi le parc de 1996 à 2008 et a joué un rôle important dans le développement
ornithologique du site. Il a fourni des données intéressantes comprenant, par
exemple, la seule mention du Pluvier guignard (en 2003) et la découverte, la
même année, d’une Fauvette pitchou hivernant sur place. Il a vite réalisé le potentiel
présenté par le site pour le suivi de la migration visible et a commencé à étudier
les survols des migrateurs au printemps et en automne. Cette pratique dite du ‘’skywatching’’
est devenue plus régulière et plus intense au cours de ces dernières années.
Le suivi du site s’est encore amélioré en 2006 lorsqu’un ornithologue Britannique, David Thorns, s’est installé à Montreuil. Il se rend sur le site presque quotidiennement durant les périodes de migration, et fournit quelques données intéressantes sur le plan régional et national. Il rédige les rapports annuels depuis 2007. Depuis, de nouveaux ornithologues « extérieurs », Alain Bloquet, Quentin Dubost, Isabelle Giraud, Olivier Laporte, Alban Larousse et Philip Redman effectuent des visites ponctuelles qui contribuent à enrichir la base de données actuelle. Il convient de souligner le travail remarquable de Thomas Puaud et Emma Adler qui, en 2021, ont créé un groupe local LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), dont le principal objet est d'étudier l'évolution des espèces communes sur le périmètre de Montreuil. Ainsi, le nombre d'observateurs aux Beaumonts a sensiblement augmenté, ce qui est de bon augure pour l'avenir.
Le point le plus élevé de Montreuil
La situation élevée des Beaumonts – qui rend le parc très visible pour les migrateurs – permet également aux ornithologues de disposer d’un excellent point d’observation de la migration. De fait, les Beaumonts sont devenus l’un des principaux sites d’observation de plaine (hors cols et côtes) de la migration en France. Les données recueillies sont mutualisées sur un site dédié aux migrations en Europe : Trektellen (http://www.trektellen.org).
L’observation du ciel permet aussi de noter, à partir du point de vue de la cascade, ce qui se passe sur le site. Le soir, notamment, on voit souvent des oiseaux converger de divers points cardinaux pour se poser dans le parc, ce qui confirme son rôle local d’abri pour la nuit. On peut aussi noter des arrivées inattendues de rapaces en quête d’un dortoir.
La trame ornithologique
Les Beaumonts s’inscrivent enfin dans une trame ornithologique régionale. Les données sont rendues publiques sur des sites Internet et, depuis peu, elles sont ici aussi mutualisées via une base de données spécialement dédié à ce sujet, celui de Faune Ile-de-France (http://www.faune-iledefrance.org/).
Le déroulement de l’année ornithologique
Comme tout autre site, le parc des Beaumonts est intéressant par la diversité des
saisons.
À la fin et au tout début de l’année, le nombre d’espèces observées
est relativement faible. Les oiseaux présents sont surtout les Merles noirs (dont
les effectifs augmentent à cette saison), les Accenteurs mouchets, les deux pics
(épeiche et vert) ainsi que des groupes de mésanges qui volètent en haut des
arbres dénudés. On peut noter parfois des espèces moins communes qui hivernent
dans la région comme, par exemple, le Gros-bec, la Grive mauvis et la Grive
litorne, le Tarin des aulnes ou même parfois le Pinson du Nord. Les vagues de
froid voient arriver des espèces moins habituelles, poussées par les températures
extrêmes, par exemple l’Alouette des champs ou le Pipit farlouse.
Dès février, la migration de printemps débute avec les premiers
groupes d’Oies cendrées croisant vers le nord-est, offrant un véritable spectacle.
Plus rares, les Grues cendrées peuvent être visibles avec un peu de chance. En
mars, les premiers estivants arrivent et chantent discrètement, comme le Pouillot
véloce et la Fauvette à tête noire. Fin mars et début avril, les passereaux en
migration, tels le Pinson des arbres et le Pipit farlouse, en route vers le
nord, passent dans le ciel tôt le matin. C’est aussi à cette période que l’on
commence à observer la migration des rapaces au-dessus du parc (notamment la Buse
variable et le Busard des roseaux), ainsi que la Cigogne blanche.
Fin mai et début juin, la migration de printemps est quasiment terminée,
même si quelques migrateurs tardifs peuvent encore apparaître, par exemple la
Rousserolle verderolle et la Bondrée apivore. C’est une période stable, les
nicheurs ont établi leurs territoires et chantent de moins en moins. Occupés à
leur nidification, ils deviennent plus farouches et ardus à observer.
Dès juillet, les premiers signes de la migration d’automne se manifestent par de petits nombres d’hirondelles volant vers le sud. En août apparaissent limicoles et rapaces (notamment la Bondrée apivore et le Busard des roseaux). En septembre et octobre, la migration d’automne bat son plein quand les groupes de passereaux (telles les alouettes, les pipits et les pinsons) commencent à survoler le parc en grand nombre, offrant un joli spectacle. Le moment le plus excitant de l’année pour l’ornithologue, car c’est à cette période que l’on a toujours une chance de découvrir une espèce peu commune voire même très rare pour la région !
Les monographies
: définitions de termes et symboles
Les lettres…
D : « Disparu ». Données historiques – espèces notées auparavant, mais qui ne sont plus observées, soit à cause d’une modification du site ou d’un changement général de statut (lié aux modifications du climat ou des habitats).
E : « Estivant ». Migrateur visible lors des migrations de printemps et d’automne, ainsi qu’en été, qu’il niche (la majorité des cas) ou pas.
F : « Féral ». Ce terme désigne une espèce issue de captivité ou introduite, mais qui se reproduit en liberté et a formé une population capable de se maintenir sans nouvel apport artificiel. Il est ici utilisé dans un sens plus général. Il désigne une espèce « exotique » qui, parfois, niche en liberté. Un individu donné peut donc provenir de captivité ou être né en liberté.
H : « Hivernant ». Migrateur visible lors des migrations d’automne et de printemps, ainsi qu’en hiver.
M : « Migrateur ». Observé lors des migrations
d’automne et de printemps, ou bien lors de déplacements erratiques.
S : « Sédentaire ». Peut être visible toute l’année (la population nicheuse locale pouvant être renouvelée ou augmentée de migrateurs et hivernants).
Les couleurs…
Elles évaluent l’abondance de l’espèce et surtout la chance de l’apercevoir durant une visite d’une journée.
VERT : « Abondante ». Systématiquement observée à chaque visite durant la saison d’occurrence.
JAUNE : « Commune ». Il existe une bonne probabilité de l’observer durant la saison, pas forcément en grand nombre.
BLEU : « Peu commune ou irrégulière ». Il n’est pas certain de pouvoir l’observer durant la saison de présence. Il s’agit des espèces généralement observées chaque année, mais qui peuvent être absentes à certaines périodes.
MARRON : « Plutôt rare ». Il y a peu de chance de l’observer durant la saison. Normalement notée chaque année mais en très petits nombre.
ROUGE
: « Occasionnelle ». Moins de 10 données depuis 1990, ou espèce disparue. Également une espèce détectée uniquement par des enregistrements sonores pendant la nuit. Aucune
chance (ou presque) de l’observer.
Les observateurs mentionnés…
AB=Alain Bloquet, AL=Alban Larousse, TB=Thomas Biéro, JB=Julien Birard, XB=Xavier Bougeard, FC= François Carrez, TC=Thibault Chansac, MD=Monique Delay, PD=Pierre Delbove, QD=Quentin Dubost, CF=Corentin Festoc, GJ= Guy Jurez, SK= Sébastien Klein, OL=Olivier Laporte, NL= Nathalie Le Baron, MM= Michel Malaterre, SM= Stéphane Malignat, FM=Florian Meier, GM=Gaell Mainguy, IG=Isabelle Giraud, IM=Isabelle Merle, RP=Roland Paul, PP= Philippe Pirard, PM=Philip Redman, DR=David Rosane, PR=Pierre Rousset, LS=Laurent Spanneut, DI=David Thibault, DT=David Thorns, LT=Anne Lisbeth Tollanes, VB=Vincent van der Bor, MZ=Maxime Zucca
Le Cygne tuberculé est l’un des plus lourds oiseaux. Espèce relativement commune en France et en Europe centrale, il peut être observé un peu partout en région Parisienne. À proximité du parc, on le voit sur la Seine ou sur le lac des Minimes, dans le bois de Vincennes. Cependant, il est rarement observé aux Beaumonts. On ne le voit pas chaque année. En général, les observations concernent un à cinq oiseaux volant au loin.
mai le 10 2017 © D.Thorns
Un groupe d’oies en survol migratoire est un vrai spectacle. Avec un peu de chance, il est possible d’observer un vol au parc en début de printemps, à partir de février, ou en fin d’automne, en octobre et novembre. À ces périodes, l’espèce (la plus grande et la plus commune des oies grises) survole la région Île-de-France, située entre ses zones d’hivernage, en Espagne et au Portugal, et ses zones de nidification en Europe de l’Est et du Nord. Les oies sont des oiseaux grégaires. Aux Beaumonts, les groupes observés comptent en général de 20 à 200 oiseaux. Les observations ont diminué ces dernières années, ce qui est peut-être lié au changement climatique.
novembre le 11 2014 © D.Thorns
BERNACHE DU CANADA Branta canadensis (Linné, 1758) Canada Goose F
La Bernache du Canada n’est pas originaire de France,
mais elle a prouvé sa capacité à établir des colonies reproductrices dans des
zones urbaines et plus sauvages qui lui fournissent de la nourriture et comportent
peu de prédateurs naturels. Les bernaches peuvent être observées au lac des
Minimes et au lac Daumesnil, dans le bois de Vincennes tout proche.
mars le 22 2009 © L.Spanneut
La présence
de l’espèce est irrégulière au parc des Beaumonts. De petits groupes en vol
d’environ cinq oiseaux ont été observés.
Considérant la petite taille de la Mare Perchée, il n’est guère surprenant que cette espèce, familière des grands plans d’eau, ne se pose pas sur place. Néanmoins deux oiseaux, visiblement perdus, ont été vus au sol par un promeneur de chien en septembre 2016.
Le Tadorne casarca niche naturellement en Europe de
l’est, Asie et en Afrique du Nord. Il est relativement commun en captivité. Au
fil des années, des populations qui se maintiennent de manière naturelle se
sont implantées un peu partout en Europe.
Au parc des Beaumonts, les données
concernent fort probablement les oiseaux observés régulièrement autour du
Château de Vincennes situé à proximité.
Des oiseaux ont été vus survolant le site. Un individu s’est posé à la Mare Perchée en mars 2014, sans aucun doute attiré par des niveaux d'eau exceptionnellement élevés à cette période.
Canard le plus commun de la région, le Canard colvert a commencé à fréquenter le parc des Beaumonts après la création de la zone humide en 1993. Malgré sa petite taille, la Mare Perchée avec sa roselière lui offre les conditions nécessaires pour y nidifier.
À ce jour, le Canard colvert a niché avec succès à
quatre reprises de 2009 à 2012. Toutefois, malheureusement, la majorité des
canetons a péri, soit à cause de prédation par des rats, soit, en 2009, à cause
d’humains mal intentionnés.
mai le 22, 2021 © D. Thorns
Les tentatives de nidification ont depuis toujours échoué, probablement à cause des promeneurs de chien qui laissent leurs animaux détachés et libres d’entrer dans la mare. Les dérangements quotidiens autour de la mare sont préjudiciables au bien-être et à la reproduction de l’espèce au parc.
Ce grand canard, caractérisé par les longues plumes
pointues de la queue du mâle, a une large répartition géographique. Il se
reproduit dans les régions du nord de l'Europe, en Asie et en Amérique du Nord.
C’est un migrateur qui hiverne au sud de son aire de reproduction jusqu’à l’équateur
(XI). Dans le Paléarctique, les populations reproductrices
sont en général stables ou fluctuantes, mais en déclin dans plusieurs pays (III).
En Île-de-France, le Canard pilet est un migrateur rare et un très rare hivernant (IV). À ce jour, il a été noté au parc des Beaumonts à quatre reprises en survol migratoire :
1 le 1er avril 2004 [PR]
-
2 le 14 novembre 2010 [PR] - 11+ le 15 mars 2014 [QD/DT] - c17
le 26 mars 2016 [DT] - 24 le 31 mars 2023 [RJ/DT]
Hormis ces rares données isolées, le pilet a
été également enregistré une fois en migration nocturne au-dessus du parc.
CANARD SOUCHET Anas clypeata (Linné, 1758) Northern Shoveler M
Le Canard souchet est commun et répandu. Il est remarquable
dans l'hémisphère nord en raison de son grand bec spatulé. On le trouve dans
les grandes zones humides ouvertes et les marais, où il balance de part et
d’autre son bec filtreur très spécialisé, à la recherche du plancton, des matières
végétales et vertébrés aquatiques dont il se nourrit.
En Île-de-France, c’est un nicheur rare et un
hivernant et migrateur peu commun (IV). À ce jour, il existe
une seule mention au parc des Beaumonts d’un individu survolant le parc vers le
sud-ouest, observé par Laurent Spanneut le 24 septembre 2007.
SARCELLE D’HIVER Anas crecca (Linné, 1758) Green-winged Teal M
La Sarcelle d’hiver est le plus petit des canards,
elle niche en Europe du Nord et hiverne bien au sud de sa zone de reproduction.
Généralement commune sur les plans d’eau, les étangs et les mares, elle est
néanmoins une nicheuse très rare et une migratrice et hivernante peu commune en
Île-de-France (IV). Diurne en été, elle devient souvent crépusculaire ou
même nocturne en hiver, lorsque l’espèce forme de grands groupes.
Elle a été observée à trois reprises en survol au parc des Beaumonts lors des périodes de migration :
8 le 23 novembre 2008 [PR] - 2 le 23 mars 2009 [PR] - 6 le 15 mars 2012 [DT]
Le Harle bièvre est un canard plongeur qui se nourrit
de poissons et niche dans les trous des troncs d’arbre. Les harles ont des becs
à bord dentelé, légèrement crochus à l’extrémité, pour les aider à saisir leur proie.
Le Harle bièvre est un hivernant en France qui peut être observé
occasionnellement dans notre région, lors des grandes vagues de froid. Au parc
des Beaumonts, il a été observé une fois – un mâle en survol, le 19 février
2012 [PR/DT].
FAISAN DE COLCHIDE Phasianus colchicus (Linné, 1758) Ring-necked Pheasant D
En France, cette espèce férale fut introduite en Corse dès l’Antiquité. Le Faisan de Colchide est maintenant un nicheur sédentaire assez commun dans le pays, même dans un département aussi urbanisé que la Seine-Saint-Denis (II). Cependant, si certains habitants du coin se souviennent du temps où l’on pouvait rencontrer le faisan aux Beaumonts, il semble raisonnable de considérer l’espèce comme « disparue » (IX).
Il
est peu probable qu’il réapparaisse naturellement dans ce petit parc,
maintenant entièrement encerclé par l’urbanisation. La seule donnée enregistrée
est celui d’un mâle observé par Michel Malaterre le 19 novembre 1977 (IX).
GRÈBE CASTAGNEUX Tachybaptus ruficollis (Pallas, 1764) Little Grebe M
GRÈBE HUPPÉ Podiceps cristatus (Linné, 1758) Great-crested Grebe M
Le Grèbe huppé est le plus grand, le plus connu et sans doute le plus attrayant des grèbes européens. Il est célèbre pour ses parades spectaculaires pendant la saison de reproduction, qui voient le couple exécuter en parfaite unisson une véritable danse, comportant une phase de hochements de tête.
Comme le Grèbe castagneux, il est assez commun dans le département, mais il a besoin de grands plans d'eau. Par conséquent, il reste une véritable rareté au parc des Beaumonts, où il n'a été repéré que deux fois. Un individu a survolé le site vers le nord dans l’après-midi du 2 septembre 2012, à la grande surprise des deux observateurs présents ! [LS/PR]. L’année suivante (le 24 novembre) trois oiseaux ont été observés survolant le parc vers le nord [PR].
GRAND CORMORAN Phalacrocorax carbo (Linné, 1758) Great Cormorant M
Le cormoran est un grand oiseau noir, très commun et
répandu, qui se nourrit dans la mer, dans les estuaires, les étangs, les lacs
et rivières d'eau douce. Les oiseaux du nord migrent vers le sud et passent
l'hiver le long des côtes poissonneuses (V). Nicheur, migrateur
et hivernant peu commun en Île-de-France (IV), le cormoran est
néanmoins une figure familière aux Beaumonts lors de ses deux passages
migratoires.
mars le 31 2018 © D.Thorns
Des groupes (jusqu’à 200 oiseaux parfois) survolent le parc au printemps, entre le début février et la fin mai. L’espère réapparaît en automne, à partir d’août jusqu’à mi-novembre.
Elle a récemment colonisé quelques lieux autour de
Paris, notamment le Lac Daumesnil à proximité, ce qui pourrait expliquer le
nombre croissant d'oiseaux apparemment locaux qui survolent le parc, depuis la
fin des années 2010.
.
Ce héron à l'allure impressionnante a un
plumage cryptique qui le camoufle parfaitement dans les grandes roselières. Il
s'y reproduit ainsi, dans certaines parties de l'Europe et vers l’est au
travers du Paléarctique jusqu'au Japon. Il s'agit d'un oiseau farouche et
discret, plus souvent entendu que vu. En effet, au printemps, sa présence est
révélée par le chant extraordinaire et évocateur du mâle, un son très profond
et caverneux qui émane des roseaux.
Comme beaucoup de grands oiseaux d'eau on ne peut pas le trouver dans un parc comme les Beaumonts. De fait, les environs du parc sont urbanisés et les zones humides y sont beaucoup trop petites pour l'accueillir. Néanmoins, il y a une petite chance de croiser l'espèce ici au printemps et en automne, car les populations qui nichent au nord de l'Europe se déplacent vers le sud en hiver. Comme celles d’autres hérons, ses migrations sont plus sûre lorsqu'elles sont effectuées de nuit dans l'obscurité. De tels individus ont été enregistrés à deux reprises (en novembre 2021 et août 2022) lorsqu’ils ont crié en survolant le parc des Beaumonts, autour du minuit, en route vers des climats plus chauds.
BLONGIOS NAIN Ixobrychus minutus (Linné, 1776) Little Bittern M
Le blongios est un beau petit héron (le plus petit
d'Europe), mais extrêmement timide et discret. Il est donc habituellement vu traversant
en vol les cours d'eau bordés de roseaux ou de buissons, pour disparaître aussitôt
dans la végétation dense. C'est un oiseau nicheur rare en France, arrivant
généralement dans notre région début mai, et retournant en Afrique fin
septembre.
Bien qu'il niche régulièrement dans le département, il est très rare aux Beaumonts, du fait d'un manque d'habitat adéquat - la roselière de la mare est trop petite pour l'accueillir. Toutefois, bien qu'il n'ait jamais été vu en plein jour, le Blongios nain (ou Butor blongios) a été détecté à l’oreille pendant la nuit lorsqu'il volait (en criant) au-dessus du site pendant les périodes de migration.
Le Bihoreau gris (Héron bihoreau) est un héron robuste
à cou et pattes courts qui est largement répandu dans le monde. Il se tient
immobile en embuscade au bord de l'eau pour saisir sa proie, surtout la nuit.
Quelques couples nichent dans la région, où il est également un migrateur rare et
un hivernant très rare (IV).
L’espèce a été observée une fois aux Beaumonts :
il s’agissait d’un individu passant en survol vers le nord, haut dans le ciel, en
milieu d’après-midi le 29 mai 2011 [PR/DT].
AIGRETTE GARZETTE Egretta
garzetta (Linné, 1766) Little Egret M
Cette élégante aigrette de taille moyenne, plutôt commune, se reproduit dans les zones humides des régions tempérées chaudes et tropicales d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d'Australie. En lien avec le réchauffement de la planète, elle fait partie des espèces « méditerranéennes » dont la zone de nidification s’est étendue vers le nord et ouest de l’Europe. Par conséquent, les données régionales ont augmenté ces dernières années, mais l’espèce reste très rare en Seine-Saint-Denis.
août le 27 2021 © D.Thorns
À ce jour, elle a été observée en survol à cinq reprises au parc des Beaumonts:
1 le 11 novembre 2012 [DT] - 1 le 16 septembre 2013 [DT] - 1 le 30 novembre 2013 [PR] - 2 le 16 août 2014 [DT] - 1 le 27 août 2021 [DR/DT/LT]
Ce grand héron tout blanc semble avoir bénéficié des
changements climatiques. Déjà très largement réparti autour du globe, il a, tout
comme l’Aigrette garzette, étendu ces dernières années son aire de répartition
européenne vers le nord et l’ouest.
Ceci explique la forte augmentation de données depuis 2011, année où l’espèce a été repérée pour la première fois au parc. Tous les oiseaux concernés étaient en survol migratoire.
octobre le 6 2019 © D.Thorns
Après la création de la zone humide en 1993, le Héron cendré est rapidement devenu un familier du lieu pour les promeneurs. Il est aussi l’emblème du succès du projet des Beaumonts, figurant sur les panneaux informatifs apposés dans le parc et sur le site Internet de l’association locale « Beaumonts Nature en Ville ».
octobre le 5 2020 © D.Thorns
A cette période, au milieu des années 1990 et jusqu’à 2010 environ, il pouvait être observé presque quotidiennement, soit en train de pêcher dans la mare, soit perché dans les grands arbres aux alentours. Cependant, l’espèce est facilement dérangée par la proximité des humains et (surtout) par les chiens sans laisse. Il souffre également lors des grands froids hivernaux quand la mare est gelée. Durant l’hiver sévère de 2009-2010, par exemple, un oiseau jusqu’alors fidèle au site a été retrouvé mort.
Depuis quelques années, le Héron cendré est devenu plutôt rare et irrégulier près de la mare, observé plus souvent en vol que sur place. Parfois, surtout au début de septembre, on note le passage d’oiseaux en migration ; plusieurs individus peuvent alors traverser le ciel très haut en file indienne.
Ce grand héron a une répartition principalement paléarctique et se reproduit en Europe, en Asie et en Afrique. Les oiseaux de la population occidentale migrent vers l’Afrique tropicale en automne. En Île-de-France, c‘est un nicheur occasionnel et un migrateur très rare (IV).
Au parc des Beaumonts, il a été observé à trois reprises, chaque fois au printemps en vol vers le nord :
1 le 12 mai 2007 [PR/LS] - 1 le 11 mai 2012 [DT] - 1 le 25 avril 2016 [DT]
avril le 25 2016 © D.Thorns
La Cigogne blanche est une migratrice peu commune mais repérée assez régulièrement survolant le parc. L’espèce a été observée dès fin janvier, mais elle passe principalement au printemps entre mars et mai. En automne, la majorité des observations ont lieu en août et septembre. Alors qu’elles apparaissent généralement en petit nombre (moins de dix oiseaux), des groupes comportant plus d’une quarantaine d’oiseaux ont été notés.
mars le 9 2014 © D.Thorns
Contrairement à la Cigogne blanche, c’est une espèce plutôt rare, farouche et prudente. Son aire de répartition est étendue ; elle se reproduit dans les régions les plus chaudes d’Europe (principalement dans les régions centrales et orientales), à travers l’Asie tempérée et l’Afrique australe (VI).
Août le 23 2014 © D.Thorns
En dépit de sa rareté, la Cigogne noire a été observée chaque année en survol migratoire du parc des Beaumonts. Au printemps, des individus ont été repérés de fin mars jusqu’à mai, tandis que la majorité des observations d’été ont eu lieu en août.
Le balbuzard est un rapace bien connu et cosmopolite qui se trouve sur tous les continents, sauf l’Antarctique. Il fréquente les grands plans d’eau et les côtes, son régime se composant presque exclusivement de poissons. Fortement migratrices, les populations d’Europe hivernent en Afrique.
Au parc des Beaumonts, le Balbuzard pêcheur est un migrateur peu commun mais régulier. On l’aperçoit chaque année survolant le parc à quelques reprises lors des deux passages. L’espèce est en général plus commune en automne.
août le 31 2019 © D.Thorns
CIRCAÈTE JEAN-LE-BLANC Circaetus gallicus Short-toed Snake-Eagle M
Ce grand rapace impressionnant s’observe dans les plaines
cultivées ouvertes, les zones arides et caillouteuses, les coteaux dénudés et
les zones semi-désertiques, où il se nourrit principalement de serpents et de lézards
(VII). Le parc des
Beaumonts se situe en bordure nord de son aire de répartition – ce rapace reste
un nicheur rarissime en Île-de-France (IV),
où il n’est observé régulièrement qu’en forêt de Fontainebleau. Il est migrateur,
hivernant en Afrique.
avril le 20 2021 © D.Thorns
Le circaète a été observé quatre fois en survol migratoire du parc des Beaumonts :
1 le 2 septembre 2007 [PR] - 1 le 7 octobre 2010 [PR] - 1 le 14 avril 2019 [DT/IG] - 1 le 20 avril 2021 [RJ/DT]
MILAN ROYAL Milvus milvus (Linné, 1758) Red Kite M
MILAN NOIR Milvus migrans (Boddaert, 1783) Black Kite M
Le Milan noir a étendu sa répartition européenne vers le nord au cours des dernières années. Ceci concorde avec l’augmentation des données relevées aux Beaumonts depuis 2007, année de la première observation de l’espèce par Philip Redman. Les milans apparaissent au printemps en avril et mai, et sont notés principalement en été durant le mois d’août. Souvent, les oiseaux observés semblent errer sans but autour du parc. Ce comportement confirme la théorie selon laquelle les Milan noirs dans la région comportent une proportion importante d’oiseaux immatures, qui ne nichent pas au cours de leur deuxième année.
avril le 30 2017 © D.Thorns
Ce rapace est fortement associé aux marais et aux roselières. Il ne niche pas dans le département mais est relativement commun comme migrateur. En effet, les heures de « skywatching » depuis le parc ont révélé que les Busards des roseaux traversent le ciel de Montreuil régulièrement durant les périodes de migration, au printemps comme en automne – plus d’une dizaine peuvent être notés durant une seule séance.
avril le 6 2021 © D.Thorns
Le Busard Saint-Martin est peu commun au parc, observé en survol en petit nombre (moins de cinq données chaque année) pendant les périodes de migration. Au printemps, il est observé dès la première semaine de février jusqu’à la fin d’avril, tandis qu’en automne, il est noté de la première semaine de septembre jusqu’à la mi-novembre. C’est un nicheur rare dans la région (IV) et des juvéniles vagabonds sont observés parfois en août, volant au loin.
novembre le 7 2015 © D.Thorns
Ce beau rapace estivant au vol élégant est un nicheur rare en
France dans divers habitats. En Île-de-France, il niche surtout dans les
cultures céréalières (IV).
Bien que le Busard cendré puisse être observé en été dans la campagne proche de Paris, il reste un oiseau rare aux Beaumonts, où il a été mentionné huit fois en survol migratoire :
mai le 12 2017 © D.Thorns
1 le 5 avril 2009 [PR] - 1 le 28 août 2010 [DT] - 1 le
16 août 2012 [PR] - 1 le 2 mai 2017 [DT] - 1 le
12 mai 2017 [DT] - 1 le 23 août 2017 [DT] - 1 le 12 mai 2018 [DT] - 1 le 27 août 2021 [DR/DT/LT]
Le statut du Busard pâle a rapidement évolué en France au cours des dernières années. Auparavant considéré comme une rareté nationale et nécessitant donc une validation par le Comité d’Homologation National (CHN), ce statut a été supprimé 2013 à la suite de l’accroissement des données.
avril le 17 2020 © D.Thorns
En plus d’une progression vers l’ouest, ceci pourrait s’expliquer au moins en partie par une sensibilisation accrue des ornithologues à ses schémas migratoires – l’utilisation du marquage par satellite a établi que l’espèce survole régulièrement le territoire français lors de sa migration en provenance du nord-est de l’Europe vers l’Afrique de l’Ouest (L). L’espèce a niché en France (dans le Pas-de-Calais) pour la première fois en 2020 (L1).
Le Busard pâle a été signalé une fois au parc des Beaumonts – il s’agissait d’un mâle en vol rapide vers le nord-est, le 17 avril 2020. Ceci constitue à ce jour la première et la seule mention pour la Seine-Saint-Denis.
C’est un rapace commun dont la zone de répartition couvre la
majeure partie de l’Europe et s’étend en Asie. La buse est le rapace de taille
moyenne observé le plus souvent au parc - environ 75 individus sont notés
annuellement en survol migratoire au printemps et en automne. Il a également été
observé se posant sur place en hiver.
Bien que la plupart des observations concernent des oiseaux seuls, un impressionnant groupe de 18 migrateurs a été observé le 29 septembre 2013, au cours d’un après-midi durant lequel un total de 35 oiseaux a pu être observé volant vers le sud !
septembre le 8 2012 © D.Thorns
L’espèce a récemment niché dans le bois de Vincennes, situé à moins de trois kilomètres du parc, ce qui peut expliquer le nombre croissant d’oiseaux apparemment locaux observés, surtout au printemps, au parc des Beaumonts.
Ce bel et fascinant oiseau, un de nos rapaces les plus communs, est un migrateur estivant dans les pays d’Europe et d’Asie occidentale, retournant en Afrique subsaharienne chaque hiver. Il est unique parmi les rapaces européens en ce sens qu’il se nourrit principalement des larves des nids de guêpes et de frelons, les plumes écaillées sur la tête le protégeant des piqûres (III).
août le 23 2017 © D.Thorns
Aux Beaumonts, l’espèce est relativement commune et régulière en survol lors des deux passages migratoires - environ 45 oiseaux sont notés chaque année. Par rapport aux autres rapaces, sa fenêtre de passage est relativement courte et bien délimitée. Au printemps, les oiseaux passent de fin avril à début juin ; en été, d’août jusqu’à la troisième semaine de septembre. La bondrée semble avoir une affinité particulière pour le parc en automne – plusieurs fois les oiseaux l’ont survolé à basse altitude, se posant parfois dans les parties boisées.
Petit rapace assez commun partout en France, l’épervier est
nicheur et résident, observé au parc presque tous les jours, toutefois il est
plutôt farouche et rarement vu posé. Il vole de façon variable – on l’observe
habituellement cerclant mais il peut aussi plonger tout droit d’une grande
hauteur, ou apparaître soudainement à grande vitesse en chasse active. Au printemps,
un ou deux oiseaux se livrent à des parades nuptiales haut dans le ciel au-dessus
de leur territoire.
avril le 21 2020 © D.Thorns
L’épervier niche au parc depuis 2007, les cris de quémandage des jeunes y sont entendus entre fin juillet et début août.
L’Autour des palombes ressemble à l’épervier mais il est nettement plus grand, plus fort et robuste, et constitue une menace prédatrice significative pour les autres espèces de rapaces (VIII). En Île-de-France, il niche très rarement, les migrateurs et hivernants arrivant parfois d’Europe du Nord et de l’Est (IV).
Brisechant a recueilli très peu de données pour le département de la Seine-Saint-Denis, notant que ce rapace discret n’y trouve pas d’espaces forestiers assez importants et calmes pour s’installer (II). Il y a trois mentions migratoires pour le parc des Beaumonts :
1 le 10 octobre 2004 [PR] - 1 le 18 mars 2011 [PR] - 1 le 8 septembre 2014 [PR]
Le Faucon crécerelle est le rapace le plus commun dans la région et, comme l’épervier, il peut être observé aux Beaumonts presque chaque jour. Cependant, il n’y niche pas, préférant les bâtiments des environs immédiats. En automne, des juvéniles se manifestent, volant sur place, comportement caractéristique de l’espèce lorsqu’elle chasse des rongeurs. Parfois, à la fin de l’été quand il fait chaud, on peut observer plusieurs individus ensemble, haut dans le ciel, chassant des insectes.
mars le 9 2019 © D.Thorns
Bien que presque toutes les observations concernent des oiseaux locaux, des crécerelles sont parfois observées en migration active au printemps et à l’automne, ils ont alors un vol direct et déterminé plus haut dans le ciel.
Le Faucon kobez se distingue par son régime alimentaire composé presque exclusivement d’insectes, les chassant en vol ou fondant sur eux comme une pie-grièche, du haut d’un perchoir d’observation. Migrateur, il niche dans les terrains ouverts de l’Europe de l’Est et en Asie, hivernant dans le sud de l’Afrique (III). Même s’il niche occasionnellement dans le sud de la France, c’est une espèce rare dans le pays, surtout dans notre région, où il reste un migrateur très rarement noté en passage (au printemps, surtout en mai) (IV).
mai le 21 2016 © D.Thorns
Le kobez a été repéré six fois au parc des Beaumonts en survol migratoire, toutes au printemps, et à une année près, deux fois à la même date !
Ce faucon fin et agile, ressemblant à un grand martinet, est devenu un migrateur relativement commun. Estivant en France, il apparaît dans notre région au printemps, de mi-avril à fin mai, tandis qu’en été et automne, la migration est notée d’août jusqu’en octobre, lorsque les oiseaux repartent vers le sud de l’Afrique (III).
septembre le 8 2018 © D.Thorns
L’espèce ne niche pas aux Beaumonts mais est notée parfois à la fin de l’été, lorsque les oiseaux sont observés haut dans le ciel chassant des insectes ou des martinets. Cela suggère qu’ils nichent régulièrement dans les environs boisés du parc. Ce fait a été confirmé en 2016 lorsqu’un couple nicheur a été découvert au Lac des Minimes, situé à proximité.
Observation la plus précoce : 1 le 25 mars, 2005 [PR]
Observation la plus tardive : 1 le 20 octobre, 2007 [PR]
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Le Faucon pèlerin est une espèce fascinante et cosmopolite, bien
adaptée à l’environnement humain. En ville, les Faucons pèlerins se posent sur
de grandes tours comme ils le font au bord de la mer sur les falaises, gardant
un œil sur les pigeons qui constituent leur proie principale. Au cours des années récentes, leur zone de répartition a été
étendue en Europe du Nord – actuellement, de nombreuses villes européennes
abritent leur couple de pèlerins !
mai le 23 2017 © D.Thorns
Ils se sont manifestés à Paris pour la première fois en 2009. L’année suivante, ils ont commencé à nicher Porte d’Ivry, au bord du périphérique sud-est. De ce fait, le pèlerin est devenu moins rare aux Beaumonts, où il est observé irrégulièrement durant toute l’année.
L’émerillon est le plus petit faucon européen, caractéristique par son vol rapide et agile. Très répandues au nord du globe, presque toutes les populations migrent vers le sud après la reproduction pour trouver des endroits plus chauds. En Île-de-France, c’est un hivernant très rare, les oiseaux observés provenant probablement de Scandinavie (IV).
mai le 10 2017 © D.Thorns
Aux Beaumonts, on a la chance d’apercevoir l’espèce en migration
active deux ou trois fois par an environ, volant rapidement et délibérément à grande
hauteur. Même si certains individus volent parfois en cercle au-dessus du parc,
ils ne sont jamais visibles longtemps ! Au printemps, les migrateurs sont notés
de fin mars à la mi-mai puis, en automne, en octobre et novembre.
Le Râle d’eau est une espèce aquatique observée dans la région principalement en hiver et au passage, lors des deux migrations. C‘est un nicheur rare, mais il s’est probablement reproduit non loin du parc des Beaumonts, dans le parc de la Courneuve, entre 2000 et 2008 (II).
février le 27 2016 © D.Thorns
Il se pose très rarement au parc, dont les trois mares sont trop petites pour l’héberger : le Râle d’eau a besoin de roselières et autres sites marécageux plus étendus comportant une végétation haute et dense. Bien qu’il n’ait été observé qu’à trois reprises sur place, les cris de l’espèce ont été enregistrés à quelques reprises durant la nuit, en survol migratoire.
1 le 3 août 2007 [PR] - 1 le 27 février 2016 [DT] - 1 le 14 septembre 2016 [PR]
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La Marouette ponctuée a des habitudes secrètes et elle est rarement observée. Elle préfère les eaux douces peu profondes entrecoupées d’une couverture basse de végétation riche en invertébrés. C'est une migratrice et une hivernante rare dans notre région, avec seulement un petit nombre de mentions chaque année. Les oiseaux arrivent d'Afrique et du sud de l'Europe au début du printemps (mars et avril) et repassent en août et septembre. L’espèce n'a été détectée qu'une seule fois dans le parc ; il s'agissait d'un oiseau enregistré en vol pendant la nuit du 22 au 23 avril 2020.
Depuis, la Poule d’eau est devenue un oiseau familier du parc, observé tous les jours, soit à la Mare Perchée, soit à la Mare du Bas, ces deux mares et leurs roselières offrant les conditions nécessaires à la nidification. Les premiers poussins font leur apparition début mai. Habituellement, deux nichées se succèdent, la seconde couvée se déroulant en juin ou juillet.
mars le 5 2009 © A.Bloquet
Depuis, la Poule d’eau est devenue un oiseau familier du parc, observé tous les jours, soit à la Mare Perchée, soit à la Mare du Bas, ces deux mares et leurs roselières offrant les conditions nécessaires à la nidification. Les premiers poussins font leur apparition début mai. Habituellement, deux nichées se succèdent, la seconde couvée se déroulant en juin ou juillet.
Dans les mares, l’espèce semble assez bien supporter les dérangements quotidiens occasionnés par des chiens sans laisse qui entrent dans l’eau, ainsi que la proximité immédiate des humains.
Heureusement, une population importante de rats, presque certainement responsable de la perte de nombreux poussins dans le passé, ne s'est pas manifestée ces dernières années.
Cette espèce commune dans presque toute la France n’a jamais été
observée dans le parc. Les volumes d'eau des deux mares ne sont pas suffisants
pour inciter la foulque à atterrir, car elle aime les grandes étendues d'eau où
elle peut plonger pour trouver sa nourriture sous la surface.
Bien que des individus soient sédentaires dans certaines régions, l'espèce est en grande partie migratrice, effectuant des migrations nocturnes vers des régions plus méridionales en début d’hiver. Ainsi, il est possible, au début du printemps et à l'automne, d’entendre les cris merveilleusement évocateurs d'une ou plusieurs foulques survolant le parc dans l'obscurité.
Observer les lents battements d’ailes d’un groupe de grues qui migrent en formant un grand « V » est un réel spectacle. Ces grands oiseaux majestueux traversent notre région lors des deux passages entre leurs zones de nidification dans le nord-est de l’Europe et leurs zones d’hivernage dans le sud-ouest de l’Europe et en Afrique du Nord.
novembre le 4 2020 © D.Thorns
Quelques populations hivernent occasionnellement en Île-de-France (IV) mais elles sont surtout présentes au début du printemps (février et mars) et en automne (novembre). Au parc des Beaumonts, la Grue cendrée est plutôt rare et irrégulière.
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Les Petits Gravelots sont présents en Europe et en Asie occidentale dans les zones gravillonnaires ouvertes situées près de l’eau, y compris les gravières, les îles et les abords des rivières. Ils sont migrateurs et hivernent en Afrique (X). En Île-de-France, c’est actuellement un nicheur rare qui connaît un déclin général, attribué aux nombreux dérangements occasionnés par les chiens, la fréquentation humaine et les bouleversements trop rapides des milieux (II).
Il traverse la région en migration prénuptiale, de mi-mars à fin mai, et repasse de fin juin à septembre (IV).
L’espèce a été repérée aux Beaumonts deux fois en plein jour. La première observation a eu lieu le 1er avril 2001, lorsque Laurent Spanneut a noté un oiseau qui semblait inspecter le site. La seconde s'est produite dans la matinée du 3 octobre 2020, lorsque deux oiseaux survolant le parc ont été entendus et enregistrés [IG/DT].
Hormis ces rares données isolées, le Petit Gravelot a été enregistré en migration nocturne fin juillet et l’on suppose que l’espèce survole le parc, durant la nuit, assez régulièrement au début de l’automne.
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Ce petit limicole niche sur les terrains ouverts, les plages ou les plaines du nord de l'Eurasie et dans l'Arctique au nord-est du Canada. Il ne niche pas dans notre région, où il est un migrateur assez rare et un hivernant occasionnel (IV). Dans le département de Seine-Saint-Denis, il n’y a que cinq données jusqu’en 2010, y compris les deux mentions pour le parc des Beaumonts (II) ; il s’agissait à chaque fois d’un oiseau criant seul, en survol.
1 le 6 novembre 2004 [PR] - 1 le 2 avril 2005 [LS]
Depuis 2019, les enregistrements réalisés ont révélé également sa présence au-dessus du parc en migration nocturne.
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Si on a la chance de trouver un Pluvier guignard, on peut l’approcher à quelques mètres car il est familier et sans méfiance : son nom anglais (qui date de 1440) fait référence non seulement à l’oiseau mais aussi à un « nigaud » ou à un « vieil idiot » (XI). Bien qu’il ait été commun en France jusqu’au milieu du XIXe siècle, il est devenu occasionnel en Île-de-France (II).
Après la saison de reproduction dans le nord de l’Europe, dans la toundra arctique ou sur les plateaux de hautes montagnes, les oiseaux traversent notre région vers le sud en petits groupes, et se posent parfois dans certains lieux habituels connus des seuls ornithologues qui les cherchent chaque année.
PLUVIER DORÉ Pluvialis apricaria (Linné, 1758) European Golden Plover M H
Nichant dans les latitudes supérieures du nord de l'Europe, sur les landes de montagne et dans la toundra arctique (III), ce beau pluvier est un visiteur hivernant en France. Dans la région, on peut le trouver sur les terres agricoles ouvertes et les champs inondés en campagne, même s’il est moins commun que le Vanneau huppé, en compagnie duquel il se trouve souvent.
novembre le 18 2018 © D.Thorns
Au parc des Beaumonts, de petits groupes lointains sont repérés chaque année traversant le ciel rapidement et souvent à très haute altitude. Au printemps, ils sont observés principalement au mois de mars. En automne, la plupart des observations ont lieu en octobre et novembre.
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Contrairement au Pluvier doré (avec lequel il s’associe en hiver), le Vanneau huppé est présent toute l’année en Île-de-France, où jusqu’à 120 couples ont été dénombrés nichant dans les prairies plus ou moins humides (IV).
Cependant, au parc des Beaumonts, on l’observe uniquement pendant les périodes de migration, lorsque des groupes lointains forment des lignes distendues, ondulantes dans le ciel : un véritable spectacle chaque année ! Ils apparaissent au début du printemps (février et mars), mais surtout à la fin de l’automne (octobre et novembre).
novembre le 8 2015 © D.Thorns
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Avec un tel nom, il n’est pas surprenant que cet échassier soit
parfaitement adapté pour se nourrir sur les côtes rocheuses, grâce à son bec
fort et légèrement incurvé. Comme de nombreux échassiers qui traversent la
France, il se reproduit dans la toundra arctique et est un migrateur longue
distance, hivernant aussi bien en Europe de l’Ouest qu’en Afrique tropicale jusqu’au
sud du continent.
L’espèce est rare en Île-de-France, surtout dans le département de Seine-Saint-Denis où elle n’a été notée qu’une seule fois, dans le parc des Beaumonts : il s’agissait d’oiseaux survolant le site en migration, révélés par l’enregistrement de leurs cris durant la nuit du 19 août 2019.
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Ce petit limicole est un migrateur longue distance avec une distribution circumpolaire en été. Il migre vers le sud en automne pour hiverner en Europe, en Afrique, en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient (XII).
En Île-de-France, on le trouve assez rarement en migration ou en hiver, dans la mesure où il n’y a qu’une douzaine de données pour le département de Seine-Saint-Denis (II).
Il n’existe qu’une seule mention pour le parc des Beaumonts : un groupe de 24 oiseaux a été observé par Pierre Rousset le 24 novembre 2003, en survol bas vers le sud.
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Ce sympathique limicole est signalé en très petit nombre pendant les périodes de migration en Île-de-France, où il est considéré comme un migrateur peu commun. L’espèce migre depuis les zones humides subarctiques du Nord de l’Eurasie à travers le Paléarctique. Il niche soit au sol, soit dans un arbre, occupant un nid abandonné par une autre espèce. Comme pour le Chevalier culblanc, le passage postnuptial débute dès juin – ainsi l’espèce peut être repérée en Île-de-France du milieu du printemps jusqu’à l’automne.
Dans le département, il n’a été noté qu’une dizaine de fois (II). Cependant, les cris d’un Chevalier sylvain enregistrés au parc des Beaumonts la nuit du 5 septembre 2020 suggèrent que l’espèce (qui migre principalement la nuit) est probablement sous-estimée.
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CHEVALIER CULBLANC Tringa ochropus (Linné, 1758) Green Sandpiper M
Ce limicole de taille moyenne est facile à identifier en vol grâce à son plumage caractéristique noir et blanc. Nichant dans le nord-est d’Europe, le culblanc traverse notre région lors de ses deux migrations vers ou depuis ses zones d’hivernage au sud de l’Europe et en Afrique. En migration ainsi qu’en hiver, il est peu commun (IV).
Le Chevalier guignette, caractérisé par les hochements de son cou, est un petit limicole visible en toutes saisons dans la région. Rare comme nicheur et hivernant, il est plus commun en passage sur les berges des cours d’eau et des plans d’eau (IV).
mai le 10 2011 © D.Thorns
La toute première observation aux Beaumonts remonte au 16 mai 1996, bien avant la création de la zone humide. Les trois oiseaux se trouvaient sur le boulevard Jean Moulin, à l’entrée du parc, et ont probablement été rabattus durant la nuit par des bourrasques de pluie. Il s’agissait d’une observation inhabituelle, illustrant à quel point des oiseaux migrateurs survolant la région parisienne peuvent avoir besoin en urgence d’un point d’atterrissage !
Depuis, le guignette a été observé à quelques reprises, la majorité des observations survenant en mai, même si l’espèce est plutôt rare et que son observation n’est pas assurée chaque année. Les enregistrements effectués la nuit ont cependant révélé qu'il est relativement commun comme migrateur nocturne au printemps et en automne.
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Oiseau farouche, aux pattes rouges et dont le cri bruyant évoque le son d’un pipeau, le gambette est un limicole facile à identifier. Dans le département de Seine-Saint-Denis, c’est un migrateur peu commun et irrégulier, avec une quinzaine de données recueillies de mars à début juillet (II).
Il été observé deux fois au parc des Beaumonts :
1 le 2 avril 2007 [PR] - 1 le 26 mai 2015 [DT]
mai le 26 2015 © D.Thorns
Depuis 2019, le gambette a été également enregistré en migration nocturne
au-dessus du parc.
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L’aboyeur est un grand limicole subarctique, nichant au nord de l'Écosse, dans le nord de l'Europe et en Asie. Migratrices, les populations européennes hivernent en Afrique (XIII). Il est irrégulier et plutôt rare dans le département durant les deux migrations (II).
Il n’existe qu’une seule mention de l’espèce au parc : il s’agit d’un oiseau posé au milieu de la Mare Perchée, tôt dans la matinée du 5 mai 2007 et qui s’est malheureusement envolé immédiatement pour poursuivre son voyage vers le nord [DT].
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Comme d’autres limicoles, la Barge à queue noire traverse l’Île-de-France en petits nombres lors de ses deux migrations. Elle reste une rareté dans la région et, même si elle n’utilise pas le parc des Beaumonts pour se reposer, elle a été aperçue en survol à six reprises :
1 le 2 octobre 1995 [PR] - 1 le 16 septembre 2001 [PR] - 22 le 29 février 2008 [LS] - 5 le 14 octobre 2011 [PR] - 1 le 12 mars 2015 [PR]
Cet limicole est reconnaissable à ses longues pattes et à son long bec retroussé. C’est un migrateur rare en Île-de-France, noté lors de ses passages pendant les périodes de migration. La Barge rousse se distingue par son étonnante migration. En effet, la sous-espèce baueri migre de l'Alaska à travers l'océan Pacifique vers la Nouvelle-Zélande, ce qui constitue le plus long vol sans escale connu de tous les oiseaux - une migration aller-retour de plus de 29 000 km !
septembre le 22 2020 © D.Thorns
Il n’y a que deux mentions contemporaines pour le département de Seine-Saint-Denis (II), y compris une observation totalement inattendue dans le parc des Beaumonts, le 22 septembre 2020 – il s’agissait d’un oiseau en survol vers le nord-ouest [DT].
Cet grand limicole bien connu, avec son long bec courbé caractéristique et ses appels merveilleusement évocateurs, est un migrateur et hivernant rare dans la région, nichant occasionnellement (IV).
Il a été observé depuis le parc en survol migratoire à cinq reprises :
1 le 7 avril 2007 [DT] - 4 le 20 octobre 2007 [PR] - 1 le 19 mars 2011 [DT] - 3 le 23 août 2015 [DT] - 1 le 26 février 2022 [EK/DT]
Le 23 août 2015 © D.Thorns
Le 11 août 2014 © D.Thorns
Il a été
observé quatre fois :
3 le 11 août 2014 [DT] - 1 le 11 avril 2020 [DT] - 1 le 27 juillet 2021 [DT] - 1 le 23 avril 2022 [SC/DT]
Les cris distinctifs du Courlis corlieu ont également été enregistrés pendant les nuits d’automne, lors du survol du parc par des oiseaux en migration nocturne.
La bécasse est un oiseau énigmatique et peu commun dans le département. Elle est active au crépuscule, passant la journée immobile au sol, où elle est parfaitement camouflée dans les feuilles brunes jonchant le sol. Ainsi, il n’est guère surprenant qu’elle n’ait jamais été observée posée dans le parc. Cependant, elle est observée habituellement en vol au moins une fois par an, généralement à la fin de l'automne ou au début du printemps, lorsqu'elle est dérangée par des chiens sans laisse ou par des personnes se promenant dans les parties boisées du parc.
novembre le 20 2020 © D.Thorns
La Bécassine des marais a été observée à plusieurs reprises au parc mais pas chaque année. Elle est observée en survol, mais également posée au bord de la Mare Perchée, de la Mare du Bas, ou même des bordures de la friche. Il semble que, durant les périodes de migration, l’espèce apprécie ces petits coins humides du parc pour y passer la nuit, quitte à être dérangée à l’aube par les premiers promeneurs ou leurs chiens.
Les labbes sont des oiseaux de mer, de vrais « pirates » connus pour leur habitude de poursuivre les goélands et les sternes, en vol agressif et déterminé, pour les faire régurgiter leur nourriture. Le Labbe parasite est la plus commune des quatre espèces qui se trouvent dans l’hémisphère nord, avec une distribution circumpolaire. Il se reproduit dans la toundra des régions arctiques du nord de l'Europe, de l'Amérique du Nord et de l'Asie.
Le Goéland cendré est peu commun dans la région et un nicheur très
rare. Même en hiver, lorsque des individus arrivent en provenance des pays
nordiques, leur nombre demeure relativement faible. Au parc des Beaumonts, des
individus ont été notés à plusieurs reprises mais ces observations demeurent
rares, la plupart ayant lieu en hiver.
2009 © D.Thorns
Cette espèce, dont la principale zone de reproduction se situe à l'extrême est de l'Europe, autour de la mer Noire, est devenue, depuis la fin des années 1970, régulière en Île-de-France. Dans les années 1990 l’espèce s’est installée comme nicheuse, plusieurs couples présents chaque année au printemps en Seine-et-Marne et dans les Yvelines. Elle est peu commune pendant les migrations (IV).
Le Mouette mélanocéphale a été vue pour la première fois au parc des Beaumonts en mars 2005. Depuis, elle est régulièrement observée en migration, surtout en avril.
avril le 16 2016 © D.Thorns
Ce goéland est assez commun en hiver et pendant les deux migrations. Il est observé régulièrement en survol pendant ces périodes et, comme les autres grands goélands, il n’a jamais été observé posé dans le parc.
Même si jusqu’à 50 couples environ nichent dans Paris (IV), le Goéland argenté n’est que rarement observé dans le parc en été.
juin le 23 2011 @ D.Thorns
Moins commun que le Goéland argenté, le Goéland leucophée est une espèce « méditerranéenne » observée relativement souvent dans le parc, principalement pendant les périodes de migration. Leur nombre a augmenté au cours des années récentes, ce qui est cohérent avec la croissance observée dans le département depuis 2000 (II).
L’identification de l’espèce n’est pas toujours facile et un grand nombre de goélands observés dans le parc chaque année demeurent non-identifiés.
avril le 22 2015 © D.Thorns
Au moment de la création du parc en 1993, le Goéland brun était
plutôt rare et irrégulier. En 1996, sa situation a été résumée par Pierre
Rousset ainsi : « Survol rare, n’utilise pas le site. Dans la partie est
de l’Île-de-France, il est rare et irrégulier (il séjourne sur les côtes
maritimes). Il apparaît surtout à l’occasion des migrations (février-avril,
juillet-octobre) et à la suite de tempêtes.
Cependant, l’espèce est devenue à présent plus commune : on le voit désormais régulièrement en survol, aussi souvent que le Goéland argenté. Comme les autres goélands, il est rare en été.
mars le 2020 © D.Thorns
.
Cet oiseau est, sans surprise, une espèce maritime rarement observée dans les terres. Dans la région, c’est un migrateur et hivernant rare, avec environ 50 mentions entre 1973 et 2011 (IV). Il n’y a qu’une seule mention au parc des Beaumonts : il s’agit d’un oiseau, observé par Pierre Rousset, qui survolait le parc vers le sud en compagnie d’autres goélands le 10 octobre 2009.
Cette élégante espèce a été mentionnée à quelques reprises en hiver dans la région, mais elle est principalement une migratrice, peu présente en été. Dans le département de Seine-Saint-Denis, elle niche notamment au parc du Sausset, qui est proche des Beaumonts. Cependant, l’espèce est rare dans le parc, elle y est parfois observée en vol, la plupart du temps au printemps (de fin mars à mai).
avril le 21 2020 © D.Thorns
.
Le Pigeon colombin est observé avec régularité au parc toute
l’année, y nichant probablement. Ses effectifs ont augmenté dans le département
ces dernières années (II). Il est habituellement aperçu en vol, parfois en petits groupes
se dirigeant généralement vers l’est. Il est difficile de déterminer avec
certitude si ces groupes sont en migration ou non car le colombin, ainsi que le
Pigeon ramier, sont deux espèces communes qui font des déplacements locaux
quotidiens.
mai le 6 2011 © D.Thorns
Depuis l’aménagement de la friche en automne 2014, le Pigeon colombin est observé de plus en plus sur place, se nourrissant à terre ou paradant au-dessus des parties boisées.
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TOURTERELLE TURQUE Streptopelia decaocto (Frivaldszky, 1838) Eurasian Collared-Dove S
Les populations de cette espèce estivante ont malheureusement
chuté au cours des récentes années. Il y a probablement plusieurs raisons à ce
déclin national, telles que la modernisation de l’agriculture et la chasse dans
ses zones de migration et d'hivernage. Ces derniers temps, la Tourterelle des
bois n’est plus observée chaque année aux Beaumonts. Elle est notée uniquement
durant les périodes de migration, au printemps et en automne. La majorité des
observations ont lieu au début du mois de mai, lorsqu’elle survole le parc en
migration active en direction du nord. Elle a parfois été observée posée dans
le parc, chantant occasionnellement.
mai le 5 2016 © D.Thorns
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PERRUCHE À COLLIER Psittacula krameri (Scopoli, 1769) Rose-ringed Parakeet S
Bien que la Perruche à collier soit une espèce plutôt attrayante, aux couleurs vives, sa présence dans les espaces verts parisiens et des alentours ne réjouit pas tout le monde. En effet, l’espèce n’est pas indigène ; les populations originelles vivent en Asie du Sud-Est et en Afrique. Pour de nombreuses personnes, c’est un oiseau ravageur, envahissant, occupant les sites de nidification d’autres espèces indigènes et affectant de façon négative leurs populations.
mai le 12 2022 © D.Thorns
Les perruches auraient été importées des forêts tropicales d’Afrique en France dans les années 1970 par de riches collectionneurs, quand la mode était alors de posséder des oiseaux exotiques. Arrivées en grande partie via l’aéroport d’Orly, certaines d’entre elles se sont échappées, reproduites et ont niché dans les arbres des parcs locaux.
Plus de la moitié des 8 000 à 10 000 individus présents en France se trouveraient en Île-de-France, leur nombre ayant été multiplié par 100 au cours des 30 dernières années (LII). Ainsi on voit ou on entend la Perruche à collier à chaque visite aux Beaumonts, l’espèce y niche en petit nombre. Habituellement, on observe de petits groupes se nourrissant dans les arbres ou survolant bruyamment le parc.
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Bien connu pour son chant au printemps et son habitude de pondre ses œufs dans les nids d’autres espèces, le coucou est une espèce énigmatique figurant dans notre patrimoine culturel. Estivant, il arrive de ses zones d’hivernage africaines en avril, en repart aussitôt dès le mois de juin. Cet oiseau de la campagne reste relativement commun dans notre région, alors qu’il est plus rare en Saint-Seine-Denis où sa présence est en déclin depuis 2002 (II).
avril le 28 2013 © D.Thorns
Même si le Hibou moyen-duc est nettement mieux représenté que les autres hiboux en Île-de-France, il est très peu noté aux Beaumonts. C’est assez surprenant étant donné qu'une partie de sa population est migratrice.
Il niche dans les boqueteaux, les lisières des bois et des forêts. En hiver, lorsque la population régionale est augmentée par les oiseaux migrateurs d’autres pays au nord et à l’est de la France, il tend à se rassembler de jour en dortoir et semble s’adapter aux milieux périurbains. Dans le département, ces dortoirs sont situés parfois non loin des Beaumonts, comme par exemple dans le parc de la Courneuve ou le parc du Sausset.
novembre le 13 2021 © D.Thorns
Au parc des Beaumonts, un oiseau en chasse dans la décharge municipale, alors installée dans le parc, a été observé par Michel Malaterre le 19 octobre 1981. Il y a eu six mentions depuis, l'un des plus célèbres était celle d’un oiseau observé et photographié se posant dans les arbres pendant la journée du 22 janvier 2008. La photo a été publiée dans le journal local « Montreuil Dépêche » (n° 466 / 13-19 février 2008). Un individu trouvé en novembre 2021 était tout aussi confiant.
1 le 31 janvier 1997 [PR] - 1 le
14 mars 2006 [PR] - 1 le 22 janvier 2008 [VB] - 1 le
15 mars 2008 [LS/PR] - 1 le 4 août 2009 [PR] - 1 le 13 et 14 novembre 2021 [SC/AC/DT].
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En Île-de-France, le Hibou des marais est un nicheur occasionnel et un migrateur et hivernant rare (IV). Contrairement aux autres hiboux, il est habituellement observé en plein jour, volant à basse altitude sur les terrains dégagés (marais, landes, prairies et champs) à la recherche d’une proie. Pendant l’hiver 1985-1986, jusqu’à 25 individus ont été présents à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, à 20 kilomètres des Beaumonts. Depuis, les observations dans la région ont décliné.
avril le 15 2018 © D.Thorns
La hulotte est un rapace nocturne commun en France et dans notre
département. Bien adaptée aux zones urbanisées, elle se trouve dans tous les
milieux boisés. Très bien cachée et inactive pendant la journée, la hulotte est
rarement vue, alors que son merveilleux hululement évocateur est bien connu.
Pendant assez longtemps, le parc des Beaumonts n'était que rarement visité la nuit par les ornithologues. Ainsi, face à un manque de données, l’espèce a été considérée « irrégulière » ou « sous-évaluée » dans les rapports annuels. Cependant, les enregistrements sonores nocturnes réalisés depuis 2019 ont clarifié la situation, confirmant la présence assez régulière de la hulotte durant certaines périodes de l’année. Elle est probablement nicheuse dans les parties boisées du parc.
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Figure de notre patrimoine culturel, cet oiseau fascinant surnommé
« la Dame blanche » a malheureusement disparu du département comme nicheur. La
plupart des mentions récentes se rapportent à des migratrices ou à des
erratiques. Avant 2019, l’espèce n’avait été notée aux Beaumonts qu’à deux
reprises. Elle a été mentionnée pour la première fois par Michel Malaterre le
22 février 1978. Il a fallu ensuite attendre trente ans avant que l'espèce soit
de nouveau notée !
Il s’agit d’un oiseau trouvé en pleine journée par David Thorns, le 16 octobre 2008 : la chouette, initialement harcelée par des passereaux qui l’entouraient, a passé la journée dissimulée dans un buisson de la friche.
Avec seulement deux mentions en plus de quarante ans, l'espèce était naturellement considérée comme une grande rareté aux Beaumonts. Cependant les enregistrements sonores nocturnes effectués depuis 2019 ont révélé que « la Dame blanche » serait plutôt une visiteuse peu commune et irrégulière.
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Dans les années
1980, le jardin-école tout proche du parc possédait un verger où se trouvait
encore la Chevêche d’Athéna (Chouette chevêche). À l’époque, Michel Malaterre
considérait que l’espèce était « une nicheuse possible, mais qu’elle a
probablement disparu à la suite des travaux de comblement du parc et de la
disparition du grand verger dans le jardin école ».
Les données historiques
suivantes ont été enregistrées par M. Malaterre :
1 les 10 et 11 septembre 1975, au jardin école - 2 le 19 septembre 1979 - 1 le 15 février 1980 - 1 le 16 septembre 1980 - 1 le 3 novembre 1984
Même si le grand verger était reconstitué, il serait très étonnant que la Chevêche s’installe à nouveau en plein Montreuil. La petite chouette est considérée, hélas, comme une espèce disparue.
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Au printemps, les premiers martinets arrivent de leurs zones d’hivernage africaines pour animer le ciel au-dessus de la ville. Cette espèce énigmatique est un voilier d’exception qui passe presque toute sa vie en vol, dormant en l’air, ne se posant brièvement que durant la période de nidification. Elle est généralement commune partout en France. Aux Beaumonts, on voit environ 100-150 oiseaux autour du parc à la fin de l’été, les groupes tournant autour du site, plongeant pour s’abreuver à la Mare Perchée en effleurant la surface avant de remonter et de repartir.
juin le 26 2010 © L.Spanneut
Les martinets repartent assez vite vers le sud après la nidification. La plupart des oiseaux montreuillois sont déjà partis avant la troisième semaine d’août. Au printemps et en automne, des migrateurs passent au-dessus du parc mais il n’est pas toujours facile de les distinguer des oiseaux locaux. Les premiers migrateurs apparaissent au parc pendant la deuxième décade d’avril, les derniers de l’année sont vus au début de septembre.
Observation la plus précoce : le 10 avril 2009 [PR] et 2011 [DT]
Observation la plus tardive : le 19 septembre 2020 [DT]
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Cette espèce spectaculaire est une estivante, arrivant dans le pays en avril et le quittant généralement en septembre. C’est une nicheuse et migratrice rare en Île-de-France. Depuis la première observation de Michel Malaterre en août 1986, cinq oiseaux ont été observés au parc des Beaumonts.
Le 8 septembre 2022 © D.Thorns
Données exhaustives au 31 décembre 2022 :
Nicheur, migrateur et hivernant assez rare dans la région, le Martin-pêcheur y est en régression, du fait, notamment, de la destruction des sites propices à sa nidification (berges abruptes naturelles des cours d’eau). Il passe lors des migrations en mars-avril et juin-novembre, la période de fin d’été incluant la dispersion postnuptiale des jeunes.
novembre le 4 2020 @ D.Thorns
Au parc des Beaumonts, un individu (on suppose que c’est le même) a fréquenté le site à partir de la fin octobre 1999. Il a été observé, généralement à la Mare Perchée, à quelques reprises durant l’hiver jusqu’au 6 mars 2000.
L’attrait du site a été confirmé par la présence d’oiseaux en halte migratoire en septembre-début novembre 2000 [FC/NL/PR], et par l’observation d’un autre individu l’hiver suivant. Ce dernier a été sérieusement dérangé au début de son séjour : Pierre Rousset a noté que « des pêcheurs priés de cesser leurs activités dans la Mare Perchée caillassaient le Martin-pêcheur («si nous ne pouvons pas pêcher, personne ne le pourra » !). L’oiseau obstiné, passait d’un côté à l’autre de la roselière pour échapper sans s’enfuir à la hargne vengeresse. »
Le Guêpier d’Europe, comme ses congénères africains, est une espèce spectaculaire, élancée et richement colorée. Il se reproduit en Europe du Sud et dans certaines régions d'Afrique du Nord et d’Asie occidentale. C’est un grand migrateur, hivernant en Afrique subsaharienne.
Le 23 aout 2022 © D.Thorns
En Île-de-France, il est plutôt rare, nichant en petit nombre dans le sud de la région depuis une trentaine d’années (mais pas dans les environs de Paris). Il est observé essentiellement durant le passage de printemps (surtout durant la seconde moitié de mai) ou d’automne (de la mi-août à la mi-septembre).
Au parc des
Beaumonts il a été repéré en survol migratoire à trois reprises :
De la taille d’une corneille, le Pic noir est sûrement le plus impressionnant des pics. Venant d’Europe de l’Est, il s’est installé relativement récemment dans notre région. Les premières données y datent de 1936 (II). Il affectionne les hêtres et les massifs forestiers, mais il peut nicher dans des boisements plus restreints. Lors de la dispersion des jeunes, mais aussi à d’autres occasions, des individus peuvent être observés vagabondant partout où il y a des arbres. À proximité du parc, il peut être vu dans les endroits boisés tels que le bois de Vincennes ou le parc de la Poudrerie. Il reste un visiteur très rare aux Beaumonts.
avril le 18 2016 © D.Thorns
Données exhaustives au 31 décembre 2022 :
1 le 28 octobre 2001 [PR] - 1 le 13 octobre 2003 [JB] - 1 le 8 décembre 2003 [PR] - 1 le 8 octobre 2005 [PD/PR] - 1 le 1er janvier 2006 [PR] - 1 le 5 mars 2009 [PR] - 1 le 15 octobre 2009 [PR] - 1 le 23 octobre 2010 [DT] - 1 les 9, 14 et 15 avril 2015 [DT] - 1 les 7, 8, 18 et 21 avril 2016 [DT] – 1 les 23 et 24 avril 2021 [TP/DT]
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L’habitat du
parc des Beaumonts est parfait pour le Pic vert, qui est une espèce sédentaire
et assez commune en France et dans le département. Il y profite des espaces
ouverts (la friche et les pelouses) pour se nourrir à terre, et des parties
boisées où il niche chaque année. Il est nicheur, présent toute l’année et peut
être détecté grâce à son cri caractéristique.
janvier le 12 2009 © A.Bloquet
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Dans sa vaste
aire de répartition paléarctique, le Pic épeiche est une espèce commune. En
France, c’est le plus commun des pics ; on le trouve dans tous les espaces
boisés y compris les forêts de conifères. Il se rencontre dans les parcs et
jardins tout proches de l’homme, visite parfois les mangeoires pour se nourrir.
Le Pic épeiche est observé régulièrement au parc dans les parties boisées, où
il niche chaque année.
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C’est un pic
sédentaire assez commun dans la région, qui niche surtout dans les vieilles
chênaies mêlées de charmes. Ses effectifs ont augmenté depuis les années 1990
et actuellement, le Pic mar peut être trouvé dans plusieurs sites du
département de Seine-Saint-Denis (II). Il a été repéré au parc des Beaumonts pour la première fois par
Pierre Rousset en janvier 1999 ; depuis, il est mentionné irrégulièrement.
Il est possible que ces données concernent surtout des individus vagabonds en
provenance du bois de Vincennes, situé à proximité du parc.
juin le 30 2018 © D.Thorns
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De la taille d'un moineau, le Pic épeichette est le plus petit de nos pics. Il n’est pas commun, même s’il peut être observé parfois dans les squares et les parcs urbains proches de l’homme. Quasiment absent en été aux Beaumonts, il restait (jusqu'en 2018 environ) un nicheur possible, car c’est une espèce très discrète durant la période de nidification. Il a été noté irrégulièrement en hiver et au tout début du printemps, parfois entendu tambourinant sur le tronc de grands arbres. Cependant, l’espèce est en déclin dans la région et, malheureusement, elle est devenue rare au parc.
mars le 30 2009 © A.Bloquet
Le torcol est une espèce fascinante aux allures de reptile, peu commune et en régression dans le nord de sa zone de répartition. En Île-de-France, le torcol est un estivant nicheur assez rare dans les parcelles boisées et ensoleillées. Il nichait encore dans le département à la fin des années 1980 mais n’y niche plus régulièrement depuis 1990 (II). Cependant, il est repéré parfois en migration, surtout en avril, août et septembre.
août le 31 2014 © D.Thorns
Sa présence au Parc des Beaumonts est rare mais assez régulière. Il y a été signalé pour la première fois en 1996 et repéré presque chaque année depuis 2006.
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On trouve l’Alouette des champs dans les milieux ouverts tels que landes et terres agricoles. Elle est relativement commune en France mais en déclin depuis plusieurs années – dans le département de Seine-Saint-Denis, ses effectifs se sont effondrés en moins de quinze ans (II). Autrefois, elle a été un nicheur probable au parc des Beaumonts, avec deux ou trois couples présents entre 1993 et 1995. En 1993, elle a été observée de mars à juillet, avec jusqu’à quatre chanteurs.
octobre le 23 2019 © D.Thorns
En 1994, elle a été repérée de façon continue de fin février à juillet avec jusqu’à cinq chanteurs. Cependant, l’espèce a été absente pour la première fois au printemps 1996. À cette époque, Pierre Rousset avait noté que la sécheresse, la réduction de la diversité par évolution spontanée de la végétation, l’augmentation des dérangements humains (ou canins et félins) se conjuguaient pour fragiliser d’abord les espèces nichant au sol comme l’alouette, puis d’autres utilisant par exemple les buissons de la friche.
Depuis 1996, bien que l’espèce ne soit plus nicheuse au parc, des groupes d’alouettes en migration active ont continué de faire leur apparition chaque année. Elles sont plus visibles en fin d’automne lorsque de grands nombres peuvent être observés en survol vers le sud. Au printemps, l’Alouette des champs est plus irrégulière et semble parfois absente. On peut alors en apercevoir, parfois un petit nombre, dans le ciel, fin février ou début mars. Occasionnellement les cris d'un migrateur nocturne sont aussi captés à cette période.
Le Cochevis huppé ne craint pas l’homme et on peut parfois le trouver dans les zones urbaines, comme les grands parkings des supermarchés. Malheureusement, il est en déclin en France et a été quasiment absent dans le département de Seine-Saint-Denis à partir de 2005, alors qu’il y était bien représenté jusqu’au début des années 1990 (II). Au parc des Beaumonts, des oiseaux migrateurs ou erratiques ont été mentionnés trois fois.
1 le 7 octobre 1995 [PR] - 1 le 8 novembre 1996 [PR] - 1 le 5 octobre 2001 [PR]
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L’Alouette lulu est une migratrice peu commune, observée dans la majeure partie de l’Europe, du Moyen-Orient, de l’Asie occidentale et des montagnes de l’Afrique du Nord (XXII). Elle est signalée chaque année au parc en petit nombre ; les groupes en survol sont visibles surtout en octobre. Comme l’Alouette des champs, l’espèce est moins notée au printemps, irrégulière et parfois absente.
L’Hirondelle de rivage est largement répandue à travers l’hémisphère
Nord. En France, au printemps, les premières estivantes arrivent fin février de
leur site d’hivernage en Afrique subsaharienne. C’est une espèce inféodée au
milieu aquatique, les colonies nichant dans des falaises de sable, sur les
berges de cours d’eau, des carrières, sablières et gravières, quelques sites se
trouvant non loin du parc sur les bords du Canal de l’Ourcq et du Canal de
Chelles (Haute-Île).
mai le 5 2016 © D.Thorns
Bien que nicheuse et migratrice commune dans la région, elle est peu observée aux Beaumonts, visible en migration lorsqu’elle survole le site. Tout au début de l’automne, elle est l’un des premiers migrateurs visibles au parc, de petits nombres se dirigeant vers le sud dès juillet.
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L’Hirondelle rustique (ou Hirondelle de cheminée) est une estivante familière à tous, connue pour sa fidélité à ses lieux de nidification et revenant miraculeusement chaque année de ses sites d’hivernage en Afrique. C’est une nicheuse commune en Île-de-France, avec 30 000 couples environ en 2010 (IV).
juillet le 3 2011 © D.Thorns
Les conditions nécessaires à sa nidification ne sont toutefois pas réunies aux Beaumonts, où elle est peu observée en plein été. En 1995, elle est considérée comme « estivante qui niche probablement dans les environs et qui utilise le site de plusieurs façons » (XVI). L’espèce est actuellement observée principalement durant les périodes de migration lorsqu’elle survole le site, chassant parfois les insectes au-dessus de la Mare Perchée.
Observation la plus précoce : le 13 mars 1999 [FC]
Observation la plus tardive : le 17 novembre 2011 [PR]
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L’Hirondelle rousseline est relativement commune dans le monde, depuis la péninsule Ibérique à l’ouest jusqu’au Japon à l’est. En France, elle niche en petit nombre dans le sud du pays (Gard, Pyrénées-Orientales, Corse). Elle est rare en dehors de la frange méditerranéenne, avec quelques observations aux points « traditionnels » de migration bien connus des ornithologues français, tels que la Baie de l’Aiguillon en Vendée, ou l’île d’Ouessant en Bretagne.
L’Hirondelle de fenêtre est une estivante relativement commune partout en France ; elle ne craint pas l’homme et niche en colonies dans les zones urbaines, contre les murs extérieurs des bâtiments, sous les avancées des toits. Jusqu’en 2005, une petite colonie nichait dans les environs immédiats du parc (1 au 2 rue Bel Air et 4-6 rue Henri Schmitt). Pierre Rousset avait remarqué à l’époque que des oiseaux de cette colonie fréquentaient quotidiennement les Beaumonts au printemps et en été, buvant et récoltant de la boue à la Mare Perchée.
Ceci n’est tristement plus le cas. L’espèce est en forte régression dans le département, avec la perte de ses sites de nidification et la destruction des bâtiments, comme celui de Montreuil. Ainsi depuis 2005, l’Hirondelle de fenêtre ne se pose plus dans le parc. Elle est devenue une migratrice seulement visible en survol lors des deux passages, les premières au printemps arrivant mi-avril. En automne, surtout en août, on voit régulièrement une douzaine de haltes migratoires autour des immeubles situés au nord-est du parc. Les derniers oiseaux sont notés début octobre.
Observation la plus précoce : le 9 avril 2009 [DT]
Observation la plus tardive : le 14 novembre 2011 [PR]
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Le Pipit rousseline peut être observé sur des terrains dégagés, sablonneux et rocailleux, prairies et champs. Estivant en France, il niche principalement en région méditerranéenne. Il traverse aussi régulièrement l’Île-de-France en petit nombre vers ou depuis ses zones de nidification plus au nord et à l’est. Au printemps, il peut être détecté surtout en avril, tandis qu’en automne, il est observé plutôt en août et septembre. Il a été repéré à sept reprises au parc des Beaumonts depuis 1993.
1 le 10 avril 1993 [PR] - 2 le 16 avril 1993 [PR] - 1 le 21 avril 2000 [PR] - 1 le 2 septembre 2007 [PR/LS] - 2 le 8, et 1 le 9 septembre 2008 [PR/LS/DT] - 1 le 18 août 2012 [DT]
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Le Pipit spioncelle niche dans les régions montagneuses du sud et
du centre de l’Europe. En automne, il fait une migration relativement courte
vers les terres humides de basse altitude, telles que friches, prairies
inondées ou bassins et étangs. En région parisienne et dans le département de
Seine-Saint-Denis, il est visible en migration durant les deux passages : au
printemps surtout en mars et avril, en automne fin octobre et début novembre.
Il peut hiverner non loin du parc des Beaumonts, près des plans d’eau du Parc
du Sausset (93) ou à Vaires-sur-Marne (77), par exemple.
avril le 13 2021 © D.Thorns
Il est difficile d’estimer le nombre de migrateurs traversant les
Beaumonts chaque année. L’espèce est sans aucun doute sous-évaluée car la vaste
majorité des pipits observés au parc passent en survol et le Pipit spioncelle
ressemble fortement au Pipit farlouse, un migrateur abondant – même les cris
sont très proches.
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En Île-de-France, le Pipit farlouse est présent toute l’année mais
peu commun comme nicheur et hivernant. Un grand nombre d’oiseaux traversent la
région au printemps et en automne depuis et vers leurs zones de nidification au
nord et à l’est, de même pour les zones d’hivernage dans le sud de l’Europe
ainsi qu’en Afrique du Nord. De par sa préférence pour les milieux ouverts
comme landes, marais et prairies, l’espèce est malheureusement en régression en
France. Dans le département de Seine-Saint-Denis, où il n’a pas supporté la
transformation des friches urbaines en parcs (II),
le Pipit farlouse a pratiquement disparu en tant que nicheur.
avril le 17 2017 © D.Thorns
Ainsi, le statut de cette espèce « rurale » au parc des Beaumonts a, comme d’autres, beaucoup évolué depuis la création du parc en 1993. À cette époque, le Pipit farlouse était considéré « nicheur probable, visible en halte migratoire, hivernant » avec une « présence toute l’année, mais pas nécessairement de façon continue » (XVI). La nidification était encore « probable » l’année suivante, mais plus aucun signe en 1997.
La petite taille du parc des Beaumonts, en milieu urbain, ne convient pas au Pipit des arbres comme site de nidification ; il appartient à une espèce estivante qui a besoin d’endroits plus étendus et éloignés de l’homme, tels que grands parcs ou landes boisées, jeunes plantations de pins, bois avec lisières et clairières. Dans notre département de Seine-Saint-Denis, dans les années 1990, les endroits favorables à sa nidification existaient toujours mais depuis, avec la régression des friches, l’espèce a quasiment disparu en tant que nicheuse (II).
Cependant, le parc des Beaumonts offre un abri temporaire très convenable pour l’espèce durant les périodes de migration. Au printemps (de fin mars à mi-mai) et en automne (d’août à fin septembre), il est fréquent de l’observer sur place, souvent à terre, décollant des hautes herbes pour aller se poser furtivement sur la branche d’un arbre proche.
Bien que la migration d’automne se termine en général dans la région fin septembre, le Pipit des arbres a, à plusieurs reprises, été noté plus tardivement aux Beaumonts. Il a été observé fin octobre, à chaque fois au même endroit, juste au nord de la Mare Perchée.
Observation la plus précoce : le 25 mars 2013 [DT]
Observation la plus tardive : le 29 octobre 2013 [OL/PR/DT]
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Le Pipit à dos olive est une espèce asiatique très rare en France, surtout à l’intérieur des terres. C’est un des oiseaux les plus rares observés au parc. Un individu a été observé le 7 octobre 2014 par David Thorns : c’était la première fois qu’il était mentionné dans la région. L’oiseau a décollé des herbes devant l’observateur, tôt dans la matinée avant de se poser sur une branche toute proche, s’envolant ensuite vers le sud. La donnée a été validée par le comité d’homologation national (CHN).
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Surnommée la lavandière, la Bergeronnette grise est commune dans la région en tant que nicheuse et hivernante. Elle est visible au parc des Beaumonts surtout pendant les périodes de migration, individus et petits groupes survolant le parc lors des deux passages. Au printemps, elle est observée de février à avril ; en automne, principalement en septembre et octobre. Des individus se posent parfois sur la pelouse nord ou dans la déchetterie.
mars le 14 2009 © L.Spanneut
La Bergeronnette printanière est une estivante en France, arrivant fin mars et repartant pour l’Afrique d’août à octobre. C’est une espèce « rurale ». Elle est un bon indicateur de la qualité écologique de notre environnement – elle fréquente les milieux ouverts tels que marais, terres agricoles, prairies et friches, où elle se nourrit d’insectes. Les nouvelles techniques agricoles, l’utilisation de pesticides, la transformation des friches urbaines et l’évolution de la végétation des anciennes gravières ont tous joué un rôle dans sa disparition en tant que nicheuse en Seine-Saint-Denis, ce qui est une tendance régionale (II).
avril le 15 2017 © D.Thorns
Cependant, bien qu’elle soit absente du parc des Beaumonts l’été, la « printa » est relativement commune durant les deux périodes de migration.
Il y a plusieurs sous-espèces de la Bergeronnette printanière, celle de notre région étant la sous-espèce « flava ». Les autres sous-espèces sont rares, les mâles sont généralement identifiables si le motif de la tête peut être bien observé. Ceci a parfois été le cas aux Beaumonts quand les oiseaux atterrissaient à la Mare Perchée ou sur la pelouse nord. Cependant, ce comportement est exceptionnel – la vaste majorité des migrateurs au printemps et en automne survolent le parc, repérés facilement grâce à leurs cris caractéristiques.
Observation la plus précoce : le 11 mars 2000 [PR]
Observation la plus tardive : le 28 octobre 1999 [FC]
Données exhaustives des sous-espèces autres que flava :
La « Bergeronnette nordique » Motacilla flava thunbergi :
1 le 16 mai 1997 [PR] – 1 le 10 mai 2017 [DT]
La « Bergeronnette flavéole » Motacilla flava flavissima :
1 le 7 mai 2001 [PR] - 1 le 9 mai 2001 [LS]
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La Bergeronnette des ruisseaux est inféodée au milieu aquatique. Elle fréquente les cours d’eau dans les zones montagneuses, ainsi que dans les zones de basse altitude près des lacs, étangs, rivières ou réservoirs. Elle s’est bien adaptée à l’homme et on la trouve dans les zones urbaines, installée au début des années 2000 à Paris, où elle niche sur les bords de Seine (XVII).
novembre le 5 2020 © D.Thorns
La Bergeronnette des ruisseaux ne niche pas au parc des Beaumonts mais est observée chaque année en petit nombre, surtout pendant la deuxième partie de l’année. Elle est repérée le plus souvent sur les bords de la Mare Perchée ou dans la déchetterie, lorsque des flaques d’eau se sont formées.
La visibilité de l’espèce en migration aux Beaumonts n’est pas facile : elle semble être quasiment absente au printemps, tandis qu’en automne, les oiseaux sont repérés parfois en survol vers le sud, notamment en septembre.
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Le jaseur est une belle espèce nordique qui n’apparaît que rarement en France, la plupart des observations ayant lieu dans le nord-est du pays – il est d’une grande rareté en Île-de-France. Toutefois, l’hiver, des périodes de pénuries alimentaires en Scandinavie peuvent amener un nombre important d’oiseaux à passer chez nous une partie de la saison. Durant ces « invasions » sporadiques, on peut observer des groupes de jaseurs partout en Europe, souvent dans les grandes villes où ils se nourrissent habituellement de baies.
Une telle invasion a eu lieu en France en 2005, année où l’espèce a été repérée pour la première fois au parc des Beaumonts : le 6 mars, Pierre Rousset a trouvé trois oiseaux se nourrissant de gui. Alexandre Méra et Laurent Spanneut ont pu le rejoindre pour admirer ces oiseaux en soirée. Huit oiseaux ont été notés par deux habitués trois jours plus tard et un individu a survolé la friche le 10 mars [PR].
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L’Accenteur mouchet est un petit passereau à l’éthologie intéressante. Il est présent dans toute l’Europe tempérée ainsi qu’en Asie, commun presque partout en France. Il se trouve en haute et basse altitude, dans des habitats divers tels que parcs et jardins, bois et forêts, cimetières et terrains urbains vacants. Les femelles pratiquent souvent la polyandrie, élèvent leur descendance avec deux ou plusieurs mâles à la fois, ce qui est assez rare chez les oiseaux (XVIII). Les mâles offrent des soins parentaux à proportion de leur succès d’accouplement, de sorte que deux mâles et une femelle peuvent être vus approvisionnant les oisillons au nid.
avril le 18 2017 © D.Thorns
Bien qu’il soit plutôt discret en été, l’accenteur est observé chaque jour de l’année aux Beaumonts, les effectifs augmentent parfois au printemps et en automne du fait de haltes de migrateurs. En février et mars les accenteurs commencent à chanter, ce qui les rend faciles à trouver.
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ROUGEGORGE FAMILIER Erithacus rubecula (Linné, 1758) European Robin S M
Avec sa poitrine orange et sa face bordée de gris, le rougegorge est commun et bien connu. On le trouve partout de l’Europe à l’est de la Sibérie occidentale et au sud de l’Afrique du Nord ; il est sédentaire, sauf à l’extrême nord. Il occupe une place importante dans le folklore du nord-ouest de la France ainsi que dans celui de la Grande Bretagne, mais beaucoup moins dans d’autres parties de l’Europe (XIX). Depuis le milieu du XIXe siècle, l’espèce est fortement associée à Noël, occupant une place de premier plan sur de nombreuses cartes de vœux.
2009 © D.Thorns
Au parc des Beaumonts, le rougegorge est discret en été lors de la saison de reproduction, mais on peut le voir ou l’entendre toute l’année. En période de migration, surtout en automne, on constate une augmentation des effectifs du fait de haltes migratoires.
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Le rossignol est un oiseau furtif, bien connu dans le folklore, au
chant caractéristique riche et puissant que l’on peut entendre nuit et jour. C’est
un insectivore estivant qui se reproduit dans les forêts et les broussailles en
Europe et en Asie du Sud-Ouest, hivernant en Afrique tropicale. C‘est un oiseau
« rural » relativement commun dans la région, qui peut aussi nicher près des
zones urbaines si l’habitat est favorable.
avril le 17 2020 © D.Thorns
Cependant, dans ces zones proches de l’homme, il est vulnérable et fragile en tant que nicheur – les effectifs dans le département de Seine-Saint-Denis ont beaucoup diminué ces dernières années avec l’évolution naturelle des sites et l’urbanisation croissante (II). Au parc des Beaumonts, le rossignol est vu ou entendu à plusieurs reprises chaque année en période migratoire, surtout en avril (chant) et en août (cris). L’espèce a niché à deux reprises, en 2011 et 2020.
La
gorgebleue, assurément l’une de nos plus belles espèces, est un insectivore
migrateur qui niche dans les bois de bouleaux humides ou les marais touffus en
Europe et en Asie, avec une population dans l'ouest de l'Alaska. Il hiverne en
Afrique du Nord et tropicale ainsi que dans le sous-continent indien. En
migration, au printemps, la gorgebleue est observée principalement fin mars et
début avril, tandis qu’en automne, elle passe généralement entre mi-août et
mi-septembre.
avril le 7 2013 © D.Thorns
Alors que les effectifs de nicheurs sont en augmentation dans notre région, il y a peu de données chaque année dans le département. L’espèce reste malheureusement une grande rareté au parc des Beaumonts, ce qui peut surprendre compte tenu de la pertinence de l'habitat aux environs de la Mare Perchée. À ce jour, elle a été observée à trois reprises :
1 le 3 avril 1994 [PR] - 1 le 8 avril 1994 [PR] - 1 le 5, 6 et 7 avril 2013 [QD/PR/DT]
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Voici une belle espèce, caractérisée par sa posture droite et le hochement de sa queue rousse. Elle est estivante dans la majeure partie de l'Europe et de l'Asie occidentale, et présente en Afrique du Nord. L’oiseau est largement répandu comme nicheur en France, en particulier dans les forêts feuillues des hautes terres et les arbres des haies. Il hiverne principalement en Afrique au sud du Sahara.
avril le 18 2020 © D.Thorns
Malheureusement,
l’espèce a régressé en France au cours de ces dernières années et ne niche plus
dans plusieurs sites de notre département (II). Au parc des
Beaumonts, elle est notée chaque année en petit nombre durant les périodes de
migration (surtout en automne). En août et au début de septembre, il n'est pas
inhabituel de voir simultanément quelques oiseaux restant quelques jours sur
place, avant de poursuivre leur voyage plus au sud vers les zones d’hivernage.
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L’aspect
« campagnard » du parc des Beaumonts ne convient pas au Rougequeue
noir, qui évite la végétation dense, préférant des terrains vagues ouverts et
pierreux, y compris des falaises rocheuses. Il a évolué à proximité de l’homme.
Il profite dans les grandes villes de parcelles délaissées colonisées par les
mauvaises herbes. Il occupe alors des bâtiments humains où il trouve des postes
de chant et une abondance de cavités adaptées à la nidification (III).
mars le 23 2013 © D.Thorns
Cet insectivore commun en tant que nicheur dans le département (et hivernant rare) se retrouve dans toutes les communes (II). Cependant, aux Beaumonts, c’est un oiseau de passage, peu commun et plutôt irrégulier au printemps et en automne. Habituellement, les premiers oiseaux de l’année sont notés en mars, lorsqu’ils passent brièvement en route vers le nord ou vers les environs immédiats, où ils nichent chaque année.
Le
Traquet motteux est un insectivore migrateur, caractéristique par sa posture
droite et son croupion blanc très apparent lorsqu’il s’envole. C’est une espèce
estivante qui fait l'un des plus longs voyages pour un tout petit oiseau,
traversant l'océan, la glace et le désert. Il migre de l'Afrique subsaharienne
au printemps vers une vaste zone de l'hémisphère Nord qui inclut le nord et le
centre de l'Asie, l’Europe, le Groenland, l’Alaska et le Canada. (XXI).
avril le 25 2015 © .Thorns
Il niche en rase campagne pierreuse mais peut être trouvé en migration dans toutes sortes d'habitats ouverts telles que des terres agricoles, des plages, des friches et des prairies. En Seine-Saint-Denis, il est peu commun en migration (II) - l’espèce est rarement repérée aux Beaumonts, ce qui n’est guère surprenant étant donnée la petite taille du parc et sa situation en milieu urbain.
Cependant, dans les années 1990, le Traquet motteux était observé plus régulièrement au parc, surtout au printemps. Par exemple, en 1994, l’espèce (parfois en couple) a été notée dans la friche à sept reprises du 24 mars au 13 mai [PR]. Jusqu'à trois oiseaux ont été observés au printemps suivant, à sept reprises entre le 13 avril et le 4 mai [SM/DT/PR].
Plus récemment, les observations aux Beaumonts se rapportent à des oiseaux en survol, ainsi qu’à des oiseaux qui se posent brièvement sur les zones ouvertes herbeuses du parc, comme la pelouse nord.
Le
Tarier des prés ou Traquet tarier est un petit estivant commun à la large
distribution, nichant en Europe et en Asie occidentale et hivernant en Afrique
centrale. Il se caractérise par son sourcil blanc évident, sa queue courte et
son mode de déplacement à petits sauts rapides et souvent chancelants. Il
favorise les milieux ouverts herbeux présentant une végétation broussailleuse avec
de petits arbustes et buissons.
septembre le 2 2014 © R.Paul
Dans la région, c’est un nicheur occasionnel – il s’est raréfié lentement mais régulièrement depuis le début des années 1960 (IV). Il n’y a pas eu d’indication de nidification en Seine-Saint-Denis depuis 1997 (II).
Autrefois, le tarier semblait être un nicheur potentiel au parc des Beaumonts – les données anciennes communiquées par Michel Malaterre indiquent la présence de l’espèce dans la friche en juin et juillet 1976 (5 et 14 juin, deux le 26 juillet) (IX).
Actuellement, l’espèce est une migratrice peu commune, notée presque chaque année, principalement en début d’automne (août et septembre).
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Le
Traquet pâtre ou Tarier pâtre est un petit passereau emblématique des friches,
relativement commun en France. C’est un migrant de courte distance ou non migrateur,
une partie de la population se déplaçant en hiver plus au sud en Europe et en
Afrique du Nord (XXIII).
mars le 31 2017 © D.Thorns
Les Traquets pâtres se reproduisent dans les landes, dunes côtières et prairies présentant de petits arbustes épars et des ronces, ajoncs ouverts, buttes ou bruyères. Ces habitats ouverts sont fragiles et instables et, par conséquent, les effectifs ont régressé fortement en Seine-Saint-Denis depuis les années 1980 avec la fermeture des milieux et l’aménagement des sites (II). Sa relation avec le parc des Beaumonts est un triste symbole des modifications apportées aux espaces verts dans le département.
Autrefois, le Traquet pâtre nichait aux Beaumonts : Michel Malaterre a mentionné des oiseaux dans la friche au printemps et en été (parades et chanteurs) entre 1977 et 1980 (IX). Quinze ans plus tard, Pierre Rousset a remarqué qu’« en 1993-1995, la présence d’un ou plusieurs couples a été continue durant la période nuptiale. En 1995, notamment, il y a eu certainement au moins deux couples nicheurs, probablement trois et peut-être même quatre » (XVI).
L’espèce a continué à nicher dans le parc jusqu’en 2004, lorsqu’elle s’est reproduite pour la dernière fois. L’année suivante, Pierre Rousset a noté dans son rapport annuel : « Haltes migratoires. Ne niche plus sur le site (densification de la friche ?). Peu fréquent. Observé cette année seulement durant la migration de printemps (3 en mars) » (XXIV).
La
Grive musicienne est commune en France et familière à tous. Elle a pour
habitude d'utiliser sa pierre préférée comme une "enclume" sur
laquelle elle casse les coquilles des escargots. Elle niche dans la majeure
partie de l’Europe et se trouve dans les forêts, les jardins et les parcs.
L’espèce est partiellement migratrice, avec de nombreux oiseaux hivernant en
Europe du Sud, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
2010 © A.Bloquet
La Grive mauvis est une grive hivernant en France, caractéristique par son sourcil blanc et la couleur rouille des flancs et du dessous des ailes. Elle niche au nord de l’Europe et de l’Asie, migrant en automne vers l’Europe occidentale, centrale et méridionale, jusqu’au nord-ouest de l'Afrique, et au sud-est de l'Asie vers le nord de l’Iran (XXV).
Généralement
abondantes, les populations peuvent néanmoins être affectées par des hivers
rigoureux, qui causent une forte mortalité, ou des étés froids et humides qui
réduisent le succès de la reproduction.
février le 9 2019 © D.Thorns
L’espèce est plus nomade que la Grive musicienne et, contrairement à cette dernière, n'a pas tendance à revenir régulièrement dans les mêmes aires d’hivernage (III). Par conséquent, même si elle reste commune dans le département (II), elle est plutôt irrégulière et peu commune en hiver aux Beaumonts. La mauvis est repérée plus facilement en passage à la fin de l’automne (surtout en octobre) et au début du printemps (surtout en mars), lorsque de grandes troupes traversent le parc, se posant parfois sur place.
Observation la plus précoce : le 20 septembre, 1998 [PR]
Observation la plus tardive : le 30 avril, 2010 [DT]
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La Grive draine est la plus grande grive française et elle est commune à travers l'Europe, l'Asie et l'Afrique du Nord. Elle se trouve dans divers habitats comportant des arbres, y compris les forêts, les plantations, les haies et les parcs dans les zones urbaines.
decembre le 5 2011 © D.Thorns
L’espèce est commune comme nicheuse, migratrice et hivernante dans la région et peut être trouvée durant toute l’année aux Beaumonts, où sa présence est sans aucun doute liée à l’ample provision de gui. Bien qu’elle se nourrisse d'une grande variété d'invertébrés, de graines et de baies, le gui est favorisé partout où il est disponible. De plus la Grive draine est importante pour la propagation de ce parasite qui a besoin que ses graines soient déposées sur les branches des arbres appropriés. Les fruits très nutritifs sont appréciés par l’espèce, qui digère la chair en laissant les graines collantes excrétées, éventuellement dans un endroit propice à la germination.
Bien qu’elle soit sédentaire et plutôt solitaire (on voit habituellement un ou deux oiseaux), des nombres plus importants sont parfois notés en migration active. L’espèce est une migratrice partielle avec des populations du nord et de l'est de l‘Europe qui passent par le parc, en route pour les zones d'hivernage au climat plus doux au sud et en Afrique du Nord. Le plus grand groupe noté comprenait 16 oiseaux en vol sud le 19 octobre 2014 [DT].
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La
litorne est une grive relativement grande et forte, au plumage attrayant et
distinctif, souvent repérée grâce à son cri typique et jacassant. Comme la
Grive mauvis elle niche au nord de l’Europe et en Asie et migre en automne vers
le sud – les deux espèces sont trouvées régulièrement ensemble dans les champs
franciliens en hiver. Bien qu’elle soit hivernante, des exemples de
nidification existent dans la région et elle a probablement niché dans le
département en 1997 (II).
avril le 7 2014 © D.Thorns
Au parc des Beaumonts, elle est moins observée que la Grive mauvis, surtout en plein hiver. Mais des groupes en migration sont notés lors des deux passages, la majorité des arrivants traversant le parc en octobre, tandis qu’au printemps, ils sont notés en vol nord en février et mars.
Observation la plus précoce : le 12 septembre, 2015 [IM/DT]
Observation la plus tardive : le 30 avril, 2016
[DT]
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Le
Merle noir, au beau chant mélodieux et familier, est probablement la grive la
plus connue en France, commune dans les zones rurales et urbaines boisées, les
buissons, les haies ou les jardins. Il se reproduit à travers l'Europe, l'Asie
et l'Afrique du Nord ; les populations sont en grande partie sédentaires
dans le sud et l'ouest mais migratrices dans le nord, les oiseaux hivernant
vers le sud jusqu’en Afrique du Nord et en Asie tropicale (XXVII).
avril le 15 2020 © D.Thorns
Le Merle à plastron, qui ressemble au Merle noir plus connu, est caractérisée par un croissant blanc sur la poitrine. Grive des forêts de montagne considérée comme une espèce migratrice peu commune dans la région. L’amplitude des données annuelles et sa régularité aux Beaumonts mettent en évidence la qualité du parc en tant que point d’observation de la migration des passereaux.
avril le 5 2020 © D.Thorns
Le Merle à plastron se reproduit dans les régions supérieures de l'Europe occidentale et centrale, ainsi que dans le Caucase et les montagnes scandinaves. La plupart des populations sont migratrices, hivernant dans la région méditerranéenne. Il est territorial et normalement vu seul ou en couple, mais il peut former des volées éparses lors des migrations.
Il est plus farouche que le Merle noir, les observations aux Beaumonts se rapportent généralement à un oiseau éloigné, posé dans un arbre et vocalisant, paraissant en attente d’autres individus – il n’est pas inhabituel d’observer trois ou quatre oiseaux s’envolant en même temps, haut dans le ciel pour continuer leur migration ensemble. La vaste majorité des observations ont lieu au printemps, surtout en avril.
Observation la plus précoce : le 20 février, 2007 [PD]
Observation la plus tardive : le 10 novembre, 1998 [FC]
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Espèce
« campagnarde », la Fauvette des jardins niche dans les zones
ouvertes et sauvages présentant des buissons denses ; sa présence
régulière aux Beaumonts chaque été témoigne de la richesse du site dans un
milieu très urbain. Même si cette fauvette ne présente pas un plumage
particulièrement notable, l’espèce est intéressante, assez farouche, avec un
chant mélodieux.
mai le 18 2019 © D.Thorns
En été, la Fauvette des jardins se trouve dans toute l’Europe et vers l’est jusqu'à la Sibérie. En automne, toutes les populations migrent vers le sud et l’ouest pour hiverner en Afrique subsaharienne jusqu'à l'Afrique du Sud (III). L’espèce est commune dans la région et le département ; les premiers arrivants se manifestent aux Beaumonts vers le 20 avril, quittant le site relativement tôt en automne, après la nidification (1-3 couples en général). Elle devient assez rare après la mi-septembre.
Observation la plus précoce : le 12 avril, 2015 [PP]
La
Fauvette à tête noire, au chant riche et varié, est commune et répandue en
Europe, en Asie occidentale et en Afrique du Nord. Comme la plupart des
fauvettes, elle est estivante dans la région, arrivant de ses zones d’hivernage
en Europe du Sud et en Afrique au début du printemps. Cependant, ses mouvements
migratoires ne sont pas totalement compris : les populations des
différentes zones de son aire de répartition peuvent être largement résidentes
ou bien migrer sur de courtes ou longues distances (III).
une femelle - septembre le 17 2011 © D.Thorns
Ainsi,
il est possible d’observer la Fauvette à tête noire durant toute l’année
au parc des Beaumonts, même si les hivernants sont relativement rares. C’est
une nicheuse commune qui arrive habituellement au tout début du printemps,
s’installant plus tôt que d’autres espèces de fauvettes, et qu’on entend peu
partout à la mi-avril. En automne, les populations présentes sont augmentées par
la présence de juvéniles et le passage d’oiseaux migrateurs.
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La
Fauvette grisette est une estivante nicheuse « campagnarde »,
régulière aux Beaumonts et ainsi emblématique de la qualité de ce site urbain.
C’est une fauvette commune et répandue qui se reproduit dans toute l'Europe et
dans une grande partie tempérée de l'Asie occidentale. Fortement migratrice,
elle passe l’hiver en Afrique subsaharienne (XXVII). Elle fréquente les
paysages ouverts et les terres cultivées présentant des buissons favorables à sa
nidification.
mai le 1 2016 © D.Thorns
Depuis la création du parc en 1993, l’espèce se reproduit presque chaque année dans les zones broussailleuses. Arrivant au parc mi-avril, elle est généralement assez facile à observer début mai lorsqu’elle chante et parade – elle devient plus discrète en juillet et août.
Le nombre de couples fluctue au fil des années mais l’espèce était certainement plus commune auparavant : en 1995, Stéphane Malignat et David Thibault avaient rapporté jusqu'à dix mâles chanteurs (XVI) et, dans ses rapports annuels de 1995 à 2000, Pierre Rousset fait référence à la présence de « plusieurs couples nicheurs ». Depuis 2012, cependant, la Fauvette grisette est devenue moins commune, avec un ou deux couples nicheurs estimés. En outre, à la fin de l’année 2014, l’ouverture de la friche centrale a entraîné la suppression de buissons appropriés à sa nidification – il est donc peu probable que le déclin de l’espèce aux Beaumonts s’inverse dans un futur proche.
Observation la plus précoce : le 30 mars, 1999 [FC]
Observation la plus tardive : le 18 octobre, 1998 [GJ]
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C’est une fauvette estivante discrète aux couleurs subtiles, dont le chant caractéristique évoque le son d’un hochet. Commune en Europe tempérée (sauf dans le sud-ouest) et en Asie occidentale et centrale, elle est fortement migratrice, hivernant en Afrique au sud du Sahara, en Arabie et en Inde (XXVIII). À la différence de nombreuses autres espèces de fauvettes, les deux sexes sont presque identiques.
mai le 1 2012 © D.Thorns
Dans le département, les effectifs d’oiseaux nicheurs sont insignifiants, avec seulement quelques dizaines de couples (II). L’espèce est devenue relativement rare aux Beaumonts, où des individus sont parfois notés en passage, surtout en avril.
Sa
présence au parc est quelque peu
erratique : en 1996, année où elle a été observée pour la première fois,
un couple a niché dans la friche [MM/SM/PR]. Après une interruption de
plusieurs années, sa nidification a été jugée possible chaque année de 2002 à
2005, et certaine durant trois années consécutives de 2006 à 2008. Depuis,
hélas, la babillarde a disparu en tant qu’espèce nicheuse et n’est pas facile à
observer, même si l’on peut parfois observer des individus chanteurs en
migration au printemps.
Observation la plus précoce : le 10 avril, 2010 [DT]
Observation la plus tardive : le 7 octobre, 2018 [DT]
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La Fauvette pitchou se trouve dans des régions les plus chaudes de l'Europe occidentale et de l'Afrique du Nord-Ouest où, contrairement aux autres fauvettes, elle est largement sédentaire. Cependant, une migration limitée intervient après sa nidification. L’espèce est naturellement rare, se trouvant dans les champs ouverts avec des broussailles, les landes présentant des étendues de bruyère.
En Île-de-France, elle est nicheuse, sédentaire rare et localisée, principalement cantonnée au massif forestier de Fontainebleau. Remarquablement, un individu (probablement un jeune mâle) a été observé par Laurent Spanneut le 8 novembre 2003, dans la friche des Beaumonts. L’oiseau, qui a hiverné sur place, a été observé une dernière fois le 3 mars 2004, se déplaçant rapidement autour de la friche enneigée et criant plus fréquemment qu’auparavant [PR/LS].
C’est
l’un des oiseaux les plus rares jamais observés au parc ; cette
observation constitue l’unique mention pour le département (II).
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Le
Phragmite des joncs, de couleur brun et chamois, se reproduit au travers de l'Europe
et de l'Asie occidentale et centrale. Il est migrateur, passant l’hiver en
Afrique subsaharienne (XXIX). Il fréquente les
zones humides, les roselières, présentant des broussailles. En hiver ou lors de
sa migration, on peut l’observer dans des habitats éloignés de l'eau, comprenant
les haies, les étendues d’orties et les cultures.
août le 6 2010 © D.Thorns
Dans la région, c’est un nicheur et migrateur rare, qui a disparu comme nicheur en Seine-Saint-Denis depuis les années 1990 (II). Il reste une rareté au parc des Beaumonts, où il a été repéré pour la première fois en 2004 par Olivier Laporte. Il est noté occasionnellement en période de migration, surtout en avril et en août. Au printemps, un individu chanteur a fréquenté la mare Perchée à deux reprises durant des périodes prolongées.
Données exhaustives au 31 décembre 2021 :
1 le 16 septembre 2004 [OL] - 1 le 21 septembre 2007 [PR] - 1 les 22-24 avril 2010 [PR/DT] - 1 les 6 [DT], 9 [PR] et 28 [DT] août 2010 - 1 le 28 avril 2012 [QD/DT] - 1 les 18-19 août 2013 [DT] 2013 - 1 le 7 septembre 2013 [DT] - 1 les 12 et 24-26 avril 2014 [PR/DT] - 1 le 23 avril 2017 [DT]
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C’est
un petit oiseau méridional qui se caractérise au printemps par ses parades au
vol saccadé, accompagnées de cris évoquant le son d’une paire de ciseaux se
refermant. Il se rencontre principalement dans les prairies et les milieux où
poussent de hautes herbes, tels les terrains vagues et les friches. En
expansion vers le nord, l’espèce s’est installée en région parisienne à partir
de la moitié des années 1970 (IV), mais elle reste très rare en Île-de-France,
où ses effectifs sont très fluctuants et sensibles à la décimation durant les
vagues de froid.
Même
si l’espèce se déplace de façon erratique en été et en automne, à ce jour,
seuls deux individus ont été notés dans le département (II). L’un d’eux
a été observé dans la friche du parc des Beaumonts par Pierre Rousset le 20
septembre 2001.
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Oiseau fascinant, rappelant une petite souris se glissant dans le feuillage, la Locustelle tachetée est discrète et difficile à apercevoir. Le meilleur indice de sa présence reste son chant aigu et stridulant comme celui d’un insecte. Elle favorise les zones de maquis, les prairies épaisses, les franges des roselières, les nouvelles plantations forestières et les anciennes gravières présentant une abondance de buissons épars.
mai le 4 2011 © D.Thorns
Estivante et fortement migratrice, elle est peu commune comme espèce nicheuse en Île-de-France et rare dans le département (II). Le passage prénuptial est noté principalement en avril et mai, tandis que le passage postnuptial se situe en août et début septembre.
L’espèce est une rareté aux Beaumonts, où quelques individus ont honoré la friche de leur chant au début du printemps. En outre, quelques oiseaux silencieux ont été repérés au début d’automne, dans la friche ou dans la Petite Prairie. L’année 2011 a été exceptionnelle puisque la Locustelle tachetée a été observée à neuf reprises en avril, mai, juillet et septembre. La nidification a été jugée possible cette année-là mais non confirmée – un (probablement deux) individu était présent dans la friche durant six jours consécutifs au printemps.
Données exhaustives au 31 décembre 2021 :
C’est
une estivante qui se reproduit dans les sites de roseaux inondés à travers
l'Europe et en Asie occidentale tempérée, arrivant dans la région à partir
d’avril et repartant entre août et octobre pour hiverner en Afrique
subsaharienne. L’espèce est assez communément nicheuse dans le département (II).
Fortement associée aux milieux humides, il n’est pas surprenant que la première
observation de la Rousserolle effarvatte au parc des Beaumonts ait eu lieu en
1998, coïncidant avec la création de la Mare Perchée. Elle y a depuis été
observée presque chaque année et a niché à plusieurs reprises.
mai le 20 2009 © A.Bloquet
Cependant, même si sa présence aux Beaumonts est relativement stable, l’effarvatte semble être sensible aux modifications du lieu. Elle n’a pas niché en 2011 et 2012, par exemple, lorsque la roselière a été sévèrement coupée au tout début du printemps – il est probable que cette pratique ait un impact négatif sur le bien-être de l’espèce au parc.
Durant le mois de mai, une fois installée à la Mare Perchée, elle est relativement facile à repérer lorsqu’elle chante au sommet des roseaux. Elle devient plus discrète et silencieuse après sa nidification et en automne. Les premiers oiseaux repérés chaque année, habituellement fin avril, restent souvent invisibles lorsqu’ils chantent en sourdine depuis les buissons éloignés de la mare, situés dans les milieux secs du parc.
Observation la plus précoce : le 22 avril, 2010 [DT]
Observation la plus tardive : le 22 octobre, 2012 [PR]
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Beaucoup
moins commune que la Rousserolle effarvatte (à laquelle elle
ressemble fortement), la verderolle est moins dépendante des roseaux que cette
dernière. Elle se rencontre dans les friches, sur les sols humides ou inondés
de façon saisonnière. Elle est présente en particulier dans la végétation
herbacée haute, comme l'ortie, la spirée, les épilobes, les jeunes osiers et
autres plantes ligneuses basses.
mai le 21 2016 © D.Thorns
Au printemps, elle arrive plutôt tardivement en Île-de France (à partir de la mi-mai), où elle est une nicheuse localisée peu commune. Après sa nidification, elle entame assez rapidement sa migration sud vers l’Afrique, la majorité des oiseaux hivernant dans la partie sud-est du continent (XXX). Cette migration postnuptiale au début de l’automne est pratiquement imperceptible car, à cette période, l’espèce est plus silencieuse, discrète et difficile à repérer.
La verderolle est une imitatrice par excellence – chaque oiseau mâle incorpore des imitations de 75 autres espèces en moyenne dans son répertoire (XXX). Heureusement, ce chant extraordinaire a été entendu à plusieurs reprises au parc des Beaumonts, où l’espèce reste une rareté, reflet de son statut dans le département de Seine-Saint-Denis (II). Sa nidification n’a jamais été confirmée au parc, même si elle a été parfois soupçonnée (comme en 1996, 2002, 2008).
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L’Hypolaïs
polyglotte est une estivante commune au sud-ouest de l’Europe et en Afrique du
nord, hivernante en Afrique tropicale. Elle est chez elle dans les maquis, les
vergers, les grands jardins, les broussailles et buissons denses et épineux
dans les prés, les lisières des forêts, les pâturages et la forêt
riveraine.
mai le 11 2016 © D.Thorns
Commune dans le département, la polyglotte est nicheuse régulière dans le parc des Beaumonts : l’espèce a été notée nicheuse « probable » entre 1993 et 1995 (XVI) et jusqu’à quatre couples ont été estimés entre 1996 et 2011.
Son chant peut être entendu pour la première fois fin avril. L’espèce semble être sensible aux modifications apportées au site : ses populations ont subi une récession depuis 2013, à la suite du débroussaillage de son espace de nidification. Cette action a certainement eu un impact négatif sur le bien-être de cette espèce aux Beaumonts. Elle n’a pas niché de façon certaine depuis 2012, devenant une espèce plutôt difficile à observer, avec chaque année quelques données recensant des individus vraisemblablement en cours de migration.
Observation la plus précoce : le 19 avril, 2002 [PR]
Observation la plus tardive : le 18 septembre, 2010 [DT]
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POUILLOT FITIS Phylloscopus trochilus (Linné, 1758) Willow
Warbler E M
Dans
le département, il est assez commun mais a régressé presque partout au cours
des dernières années, avec la fermeture des milieux et l’aménagement des sites (II).
septembre le 3 2011 © D.Thorns
Il est plutôt surprenant que le Pouillot fitis n’ait jamais niché avec certitude au parc des Beaumonts, où l’habitat semble suffisant. C’est une espèce qui chante facilement lors de son passage au printemps – parfois (surtout de mi-avril à début mai), on peut entendre plusieurs chanteurs simultanément. Cependant, la nidification semble peu probable compte tenu de son apparente absence à la fin du printemps et en été.
Observation la plus précoce : le 23 mars, 1996 [PR] et 2005 [DT]
Observation la plus tardive : le 24 octobre, 2004 [PR]
Belle espèce au chant descendant distinctif, le Pouillot siffleur est un estivant nicheur et migrateur peu commun dans la région (IV), observé habituellement loin des zones urbaines dans les grandes zones forestières, telle la forêt de Fontainebleau au sud de Paris.
Contrairement aux autres pouillots, il est rarement aperçu en migration, mais on peut parfois le voir chantant au cours de son passage de printemps. Dans le département, il y a deux ou trois contacts chaque année (II) – des migrateurs ont été aperçus à douze reprises au parc des Beaumonts depuis 1993.
avril le 18 2020 © D.Thorns
Données exhaustives au 31 décembre 2021 :
1 le 18 avril 1993 [PR] - 1 le 15 mai 1998 [PR] - 1 le 14 mai 2005 [PR] - 1 le 19 août 2005 [PR] - 1 le 18 août 2007 [PR] - 1 le 11 mai 2008 [PR/DT/RT] - 1 le 14 août 2009 [PR] - 1 le 2 mai 2010 [PR] - 1 le 1er avril 2011 [PR] - 1 le 28 avril 2012 [DT] - 1 le 24 mai 2012 [PR] - 1 le 6 mai 2014 [DT] - 1 le 18 avril 2020 [DT]